La « division des sexes » chez Durkheim : éléments pour une sociologie comparative
Autor: | Irène Théry |
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Přispěvatelé: | Centre Norbert Elias (CNELIAS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Avignon Université (AU)-Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2017 |
Předmět: | |
Zdroj: | Revue internationale de philosophie Revue internationale de philosophie, 2017, 280, pp.117-139. ⟨10.3917/rip.280.0117⟩ |
ISSN: | 0048-8143 2033-0138 |
DOI: | 10.3917/rip.280.0117⟩ |
Popis: | International audience; Contrairement à Auguste Compte qui voyait dans la famille organisée autour d’un couple hétérosexuel procréateur non seulement la véritable base de la société, mais aussi, par déduction, la justification des différences naturelles des sexes jusqu’à la subordination de la femme à l’homme, Durkheim s’emploie à démontrer que les différences observables entre les deux sexes ne sont en aucun cas naturelles, mais bien le produit de la division sexuée du travail, ce qui revient à rompre radicalement avec les représentations dominantes à son époque. Par ailleurs, la famille conjugale n’est pas, selon lui, la modèle vers lequel tendrait notre nature, mais bien une institution sociale, autrement dit une construction, dont la cohérence normative résulte avant tout de la division du travail. Marcel Mauss poursuivra le travail de distanciation de son oncle en franchissant une autre étape. Les progrès fulgurants de l’ethnographie au début du XXe siècle permirent en effet à ce dernier de démontrer que plus on s’éloigne du modèle des sociétés modernes, plus la division par sexes est forte. Loin d’être le produit d’une conception naturelle des différences, les rapports entre les sexes dans les sociétés polysegmentaires relèvent en réalité de la règle et par conséquent d’une division "par sexes". Ce n’est pas à la perfection de la nature humaine et à la civilisation que l’on doit la distinction des qualités masculines et féminines puisque la division par sexes était déjà réglementée dans les sociétés dites "primitives". |
Databáze: | OpenAIRE |
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