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Si les mots font voir, on pourra se demander que sont les voix du voir ? Comment représenter la voix en peinture et aussi quels sont les rapports entre le texte littéraire et l’image comme si le silence obstiné de l’image représentait un défi lancé à l’écrivain. Comment alors dire le voir, dire dans le voir, quand le voir fait entendre comme une voix. Afin de mettre en question les rapports entre le lisible et le visible, la voix et sa représentation, je proposerai de partir de la voix figurée en peinture avant d’en venir, dans une seconde partie, à la synesthésie du texte/image et aux « voix du voir ». Beaucoup d’interrogations seront posées et de questions soulevées. Retournant le visuel vers le verbal et l’écrit, on renversera alors le point de vue critique afin d’examiner un texte littéraire avec les outils des arts visuels. Ce faisant on appliquera à la lettre la formule d’Horace, ut pictura poesis, « la poésie comme la peinture… ». C’est un autre point de vue critique alors, proprement intermédial qui permettra d’envisager une poïétique du texte/image dans l’étude de leur relation d’échange et de transposition au sens plein de changement de position, de transmédiation. Cette inquiétude qui provient de l’instabilité du sujet, de son hybridité, n’est pas pour déplaire à qui aime être surpris voire inquiété par son sujet, préférant l’intranquillité aux certitudes. Alors c’est à la voix qu’il faut laisser le champ libre et elle montera, elle, « l’absente de tout bouquet ». If words convey visions, one could ask then what are the voices conveying them like? How can a voice be represented by painting? What are the relationships between a literary text and an image as if the obstinate silence of image represented a challenge for the writer. So how can one write a voice? How can a voice be seen and the visual—painting—represent a voice? So as to examine the relationships between the visible and the readable, the voice and its representation, I will offer to study how the human voice may be figured in painting before analysing the text/image synesthesia and the ways for a writer and a painter to make a voice seen. Many topics and questions will be raised. By going from the visual to the verbal and the written word, the critical point of view will be reversed and the literary text will be scrutinized thanks to the instruments borrowed from the visual arts. Thus we will be applying Horace’s celebrated fomula “ut pictura poesis”, ”poetry like painting”. This verges on another critical point of view, truly an intermedial one, which will enable the critic to resort to a poïetics of the text/image apparatus constituted of its customary exchanges and “trans-positions”, truly meaning a case of positions-changing—a case of trans-mediation. The unrest provoked by the instability of the subject, its constitutive hybridity, suits the amateur who enjoys being surprised by art, preferring unrest to a restful position, “disquiet” to ease. Then the voice of art will make itself heard arising out of the text or the image, as the “absente de tout bouquet” (what is absent from any bouquet), that is poetry as defined by Mallarmé. |