Georges Braque et l’anthropologie de l’image onirique de Carl Einstein
Autor: | Joyce Cheng |
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Rok vydání: | 2011 |
Předmět: | |
Zdroj: | Gradhiva. :144-163 |
ISSN: | 1760-849X 0764-8928 |
DOI: | 10.4000/gradhiva.2294 |
Popis: | Dans Georges Braque, Carl Einstein a transformé l’entreprise esthétique de la critique d’art en une anthropologie de l’image ou même une anthropologie philosophique de l’imagination. Ce texte incarne un stade avancé de la pensée primitiviste développée par les avant-gardes européennes au début du xxe siècle. Einstein abandonna le primitivisme « tectonique » axé sur la forme qu’il avait déployé dans ses premières études consacrées à la sculpture africaine, et se tourna vers un primitivisme « hallucinatoire » et psychique dont le thème constitutif restait la perte extatique du moi. Le primitivisme hallucinatoire d’Einstein constitue, en fin de compte, une théorie de la passivité psychique et une réponse à la sécularisation de l’art ainsi qu’à la crise du collectif qui marquèrent l’entre-deux-guerres. La posture d’Einstein doit dès lors être replacée dans le contexte de l’épistémologie de l’imaginaire élaborée à la même époque par d’autres intellectuels, en particulier Jacques Lacan et Ludwig Binswanger, qui s’efforcèrent eux aussi de restaurer la valeur épistémologique de l’image en l’identifiant au langage du rêve et du mythe. Carl Einstein’s Georges Braque is a text that transforms the aesthetic enterprise of art criticism into an anthropology of the image, if not a philosophical anthropology of the imagination. On the one hand, it constitutes an advanced stage of the primitivist thinking of the early twentieth-century European avant-garde. From a form-oriented “tectonic” primitivism in his early study of African sculpture, Einstein evolves into a psychic, “hallucinatory” primitivism while retaining the ecstatic loss of self as a constitutive theme. Einstein’s hallucinatory primitivism is ultimately a theory of psychic passivity that responds to the secularization of art as well as the crisis of the collective in the interwar period. It is therefore to be contextualized within the epistemology of the imaginaire of other interwar thinkers, notably Jacques Lacan and Ludwig Binswanger, who not unlike Einstein also tried to redeem the epistemological value of the image by identifying it as the language of dream and myth. |
Databáze: | OpenAIRE |
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