Art et biotechnologies : de l’observation à la création du monstre
Autor: | Gaëlle Le Dref, Valérie Etter |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2010 |
Zdroj: | Périodiques Scientifiques en Édition Électronique. |
Popis: | Art and biotechnologies : From observation to the creation of the monster Because of his appearance, the monster displays his exceptionality, etymologically, he is a sign or an omen. With the constitution of medical science in the sixteenth and seventeenth centuries, the monster loses the attractiveness of the marvelous. The study and examination of the monster have given little by little birth to teratology and have generated new forms of representation. Thus, various illustrators, artists as well as scientists, created nomenclatures of the different human types. As soon as the nineteenth century, the monster was perceived as the unadapted, the deviant, the degenerate, a conception amplified by evolutionism and hereditarism. An iconographic representation of the decadent and the abnormal was created while the monster as such disappeared from public space. Today, biomedical technologies are available which make it possible to modify one’s body to conform to existing norms, but also perhaps to transform it in a more radical way. Bio-art which draws its inspiration from the biotechnologies which currently modify our world, tend to lay stress on the potentialities provided by these new ways of using living forms. This form of art called biotech generates contemporary chimera, new monsters which incite us to elaborate a new ethical thought. Du fait de son apparence, le monstre exhibe son exceptionnalité, étymologiquement il est un signe ou un présage. Avec la constitution des sciences médicales et de la vie aux XVIe et XVIIe siècle, le monstre perd l’attrait du merveilleux. L’étude et l’examen dont il fait l’objet donnent naissance peu à peu à la tératologie et génèrent de nouvelles représentations. Ainsi, divers illustrateurs, artistes comme scientifiques, créent des nomenclatures des différents types humains. Dès le XIXe siècle, le monstre se comprend comme l’inadapté, le déviant, le « dégénéré », conception amplifiée par l’évolutionnisme et l’héréditarisme. Il se crée une iconographie du décadent et de l’anormal alors même que le monstre disparaît de l’espace public. Aujourd’hui, il existe des technologies biomédicales permettant de modifier son corps pour se conformer aux normes, mais peut-être aussi pour le transformer plus radicalement. Le bio-art, qui s’inspire des biotechnologies qui altèrent actuellement notre monde, tend à mettre l’accent sur les potentialités contenues dans ces nouveaux usages du vivant. Cet art dit biotech génère des chimères contemporaines, de nouveaux monstres qui nous enjoignent à une pensée éthique. Etter Valérie, Le Dref Gaëlle. Art et biotechnologies : de l’observation à la création du monstre. In: Histoire de l'art, N°67, 2010. Art, science et technologie. pp. 123-131. |
Databáze: | OpenAIRE |
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