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Lors du Concile de Florence, en 1439, le Pape Eugène IV, l’Empereur Jean VII et Joseph II, patriarche de Constantinople, siègent côte à côte pour définir les moyens de lutte contre la menace ottomane en Méditerranée. Malgré les controverses portant essentiellement sur la nature du Christ, le filioque et la place de Marie, les deux églises parviennent à s’unir. Les peintres abandonnent peu à peu les fonds dorés byzantins et les paysages apparaissent à arrière-plan. Marie devient la figure de proue de la lutte contre l’Islam, encore en demi-figure, certes, mais de trois-quarts ou de profil, sur fond paysagé où apparaissent les symboles néo et vétérotestamentaires, en opposition avec l’Islam. Les images du Christ souffrant se multiplient, avec le culte du sang du Christ, ainsi que les scènes de bataille avec des Turcs enturbannés. Les ateliers des Bellini, de Mantegna, puis celui du Titien, peintre du pouvoir, s’appliquent à un « art dirigé », reflet d’une pensée esthétique et aussi véritable outil au service des choix de la politique étrangère. La peinture vénitienne s’est alors affranchie de la peinture byzantine. During the Council of Florence, in 1439 Pope Eugene IV, Emperor John VII and Joseph II, patriarch of Constantinople, sat side by side to define the means of fighting against the Ottoman threat in the Mediterranean Sea. In spite of controversies about the nature of the Christ, the filioque and Mary’s place, both Churches reached unity. Painters progressively neglected the Byzantine golden background and landscapes appeared in the background. Mary became the figurehead of the fight against Islam, still represented in half-figure, but in three quarter view or in profile. Behind her, symbols of the New and Old Testaments appeared in the landscape, in opposition to Islam. Images of the suffering Christ were more numerous, with the cult of Christ’s blood, as well as stages of battle with turbaned Turks. The workshops of Bellini, Mantegna, and later Titien, painter of the power, shared a “managed art”. It constituted both an aesthetic thought and a real tool in the service of foreign policy commitments. The Venetian painting thus freed itself from the Byzantine influence. |