Les Azriat des Aurès, entre émancipation et injonctions nationales

Autor: Karima Ramdani
Rok vydání: 2017
Předmět:
feminism
Dominated
Performance
hommes et femmes
Heterophony
chanson
traditions populaires
littérature orale
Études de genre
Orality Effect
espace en littérature orale
Ethnolinguistics
Ethnographie
genre
Genres oraux
oral transmission
sexisme
racism
performance ethnography
Language
antifeminisme
homophobie
Improvisation
Co-Enonciation
Algérie coloniale
homophobia
Anti-Semitism
enonciation
Interlocution
chants
dominés
parole cérémonielle
énonciation
Misogyny
General Economics
Econometrics and Finance

oral literature
orality
auditoire
antiféminisme
interaction
Antisémitisme
Co-Performance
heterosexism
paroles
oralité
effet d'oralité
Identity
féminisme
bouffon rituel
nationalism
Ceremonial
hôpital psychiatrique
nationalisme
genres de parole
conte
Audience
ethnology
Azriat
performativité
sociologie
Oral Genres
colonial Algeria
ethnographie de la performance
racisme
transmission orale
Anthropology
Performance Studies
Aurès
Gender studies
sexism
Heterogeneity
hétérosexisme
Aura
femmes
Zdroj: Cahiers de littérature orale.
ISSN: 2266-1816
0396-891X
DOI: 10.4000/clo.4261
Popis: Cet article s’intéresse au statut de femmes libres, les Azriat, durant la colonisation française en Algérie. Les Azriat exerçaient le métier de chanteuses et de danseuses dans l’Est de l’Algérie, dans une région appelée les Aurès. Ces artistes étaient des femmes veuves, divorcées ou répudiées jouissant d’une certaine liberté économique et sexuelle. À l’époque coloniale, leur mode de vie était condamné par les colons qui voyaient en elles l’illustration parfaite d’une société « indigène » décadente, mais il l’était aussi par des mouvements nationalistes occupés à façonner une image de ce que serait la femme algérienne idéale. Les Azriat étaient pourtant tolérées et même honorées par leur communauté car elles étaient perçues comme des artistes à part entière que l’on invitait pour différentes occasions. Cet article étudie la façon dont l’image de ces femmes a été utilisée, dans certaines circonstances, pour créer des frontières racialisées entre colons et « indigènes ». L’analyse de leurs performances artistiques permet également d’interroger une forme atypique de subjectivation et de transgression des normes de genre et de « race », et de rendre audibles les expériences de ces sujets pris dans différents rapports de domination. This article focuses on the status of free women, or Azriat, during the French colonization in Algeria. Azriat were singers and dancers in eastern Algeria, in an area called the Aurès. These artists were widowed, divorced or repudiated women and enjoyed a certain economic and sexual freedom. In colonial times, their lifestyle was condemned by settlers who saw in them the perfect illustration of a "indegenious" decadent society, but also by nationalist movements concerned with the creation of an "ideal Algerian woman". Yet they were tolerated and even honored by their community because they were perceived as full-fledged artists who were invited in different occasions. This article studies the way the image of these women was used, in some circumstances, to create racialized boundaries between settlers and "natives". The analysis of their artistic performances questions an atypical form of subjectivisation and transgression of norms of gender and "race", and renders audible the experiences of subjects caught in different relations of domination.
Databáze: OpenAIRE