Le roi comme preneur et comme donneur de femmes. Problématique de la dénomination du souverain au Bénin (Alada, Abomey, Porto-Novo)
Autor: | Gilbert Rouget |
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Rok vydání: | 2016 |
Předmět: | |
Zdroj: | Journal des Africanistes. :238-257 |
ISSN: | 1957-7850 0399-0346 |
DOI: | 10.4000/africanistes.5002 |
Popis: | Au sud de l’actuelle République du Bénin (dans l’ancien Dahomey), les divers royaumes de l’aire orientale de la civilisation adja se caractérisaient par de très importants harems royaux, composés d’épouses obtenues sans paiement par le roi. Dans cette région, les termes désignant le roi (axɔ́sú), ses femmes (axɔ́si) et ses enfants (axɔ́ví) sont tous trois formés à partir du même lexème, axɔ́, lequel est généralement traduit par « dette ». Partant d’une discussion sur ces termes, l’article souligne que le roi est celui qui prend et qui donne des femmes d’une manière qui transgresse doublement la coutume.En effet, il reçoit des femmes sans avoir à payer de compensation matrimoniale, et, de la même manière, en distribue gratuitement aux bénéficiaires de son choix. En raison de cette absence de paiement, les enfants nés de ces unions sont intégrés dans le lignage de leur mère, et non de leur père, comme le veut la règle habituelle, lorsque la « dot » est payée. Les termes de dette et de crédit désignant la même réalité, selon le point de vue où l’on se place, il apparaît au bout du compte que les termes qui désignent le roi et sa famille sont à mettre en lien avec cette obtention gratuite (« à crédit ») des épouses. In southern Dahomey (present-day Republic of Benin), various kingdoms in the eastern area of Adja were characterised by very large royal harems, formed of wives who the king obtained without making any payment. In this region, the words denoting the king (axɔ́sú), his wives (axɔ́si) and his children (axɔ́ví) all came from the same root, axɔ́, which is generally translated as “debt”. This article starts with a discussion of these terms, and goes on to emphasise that the king both took and gave wives in a manner which was doubly transgressive of custom. The king received wives without having to pay any bride price; likewise, he distributed them free of charge to the benefi of his choice. As a result, the children born of these unions were integrated into their mother’s lineage, and not their father’s as was customary when a “dowry” has been paid. As the terms ‘debt’ and ‘credit’ can in fact denote the same reality, depending on our point of view, it seems that the terms used to refer to the king and his family must ultimately be considered in the light of the king’s practice of obtaining wives for free (“on credit”). |
Databáze: | OpenAIRE |
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