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La doctrine calvinienne de la prédestination est mise en rapport avec la problématique de la fraternité. Chez le réformateur, la prédestination fonde aussi bien l’élection des uns que la réprobation des autres dans le « conseil secret » de Dieu qui échappe au savoir théologique. Illustration de la séparation entre élus et réprouvés, les figures bibliques de Jacob et Ésaü deviennent dès lors le paradigme d’une fraternité impossible. Pourtant, le savoir de l’élection demeurant le propre de Dieu seul, un principe ecclésiologique d’indétermination voit le jour, ouvrant cette fois sur une fraternité possible dans l’horizon humain : n’importe qui peut être le frère. Ces réflexions théologiques sont reprises sous un angle anthropologique au moyen des notions lacaniennes de sujet supposé savoir et de Nom-du-Père. La fraternité s’origine-t-elle dans le savoir ou dans le non-savoir de Dieu ? |
