Le roman de Mélusine de Claude Louis-Combet ou le roman de l’oeil miroitant
Autor: | Martin Hervé |
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Rok vydání: | 2016 |
Předmět: | |
Zdroj: | Tangence. :127-139 |
ISSN: | 1710-0305 1189-4563 |
DOI: | 10.7202/1038501ar |
Popis: | En 1986, l’écrivain français Claude Louis-Combet publie Le roman de Mélusine, une fiction consacrée à la légendaire fée ophidienne, haute figure du tabou du voir. S’il s’inscrit clairement dans la tradition du texte établi à la fin du xive siècle par Jean d’Arras, Louis-Combet laisse affleurer dans sa réécriture une obsession du visuel, du mirage et du mimétisme, symbolisée par l’oeil dont les multiples incarnations et colorations traversent le récit. L’oeil de l’amour, regard de l’amant découvrant son reflet dans le miroir d’eau dans lequel se mire la fée, dévoile inévitablement son envers, l’iris tragique, soit l’oeil du sanglier meurtrier, augure et agent du destin. Dans le royaume des images dont Mélusine ouvre les portes à son époux, imaginaire régenté par la Femme serpentine et phallique, l’amour trouve une illustration parfaite et reste parfaitement illusoire. Pourtant, derrière les yeux miroitants de la fée, le réel s’annonce, et avec lui l’instant où la séparation marquera la fin de la passion, de la féérie et du fantasme. Écrire Mélusine revient pour Louis-Combet à rêver d’un temps d’avant la lettre où homme et femme n’étaient que les facettes d’une même imago dont la puissance de fascination reste toujours aussi vivace. In 1986 the French writer Claude Louis-Combet published Le roman de Mélusine, a work of fiction devoted to the legendary ophidian fairy, a towering figure of the taboo of sight. Although it clearly falls within the tradition of the text established in the late fourteenth century by Jean d’Arras, Louis-Combet’s rewriting demonstrates an obsession with image, mirage and mimicry, symbolized by the eye whose multiple incarnations and colourings mark the narrative throughout. The eye of love, the gaze of the lover discovering his reflection on the water surface in which the fairy is mirrored, inevitably reveals its reverse, the tragic iris, that is, the eye of the murderous boar, augur and agent of destiny. In the kingdom of images which Mélusine opens to her husband, an imaginary realm ruled by the serpentine and phallic Woman, love finds a perfect illustration and remains perfectly illusory. However, behind the fairy’s sparkling eyes lies the Real, and with it the moment when separation will mark the end of passion, enchantment and fantasy. For Louis-Combet, writing Mélusine meant dreaming of a time before Letters when man and woman were but facets of a same imago whose power continues to fascinate. |
Databáze: | OpenAIRE |
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