Popis: |
La création de la Sécurité sociale à la Libération, on l’oublie trop souvent, s’inscrit dans un processus entamé un demi-siècle plus tôt et marqué par deux lois : les Retraites ouvrières et paysannes et les Assurances sociales. Pour le courant réformiste du syndicalisme, les Assurances sociales marquent le passage d’une culture de conviction à une culture de responsabilité et traduisent un changement dans les pratiques. Les Assurances sociales, qui prennent en charge la retraite et la maladie, concernent initialement près d’une dizaine de millions de personnes et quinze millions à la Libération. Leur gestion est effectuée par un réseau de caisses départementales et de caisses « libres » ou caisses « d’affinité », gérées par les mutualistes, le patronat, la CFTC, la CGT confédérée ; la CGTU ne constitue aucune caisse. Cet article montre comment les confédérés abandonnent le discours cégétiste incantatoire antérieur et s’investissent dans les Assurances sociales. It’s too often forgotten that the creation of the French Social security, at the time of the Liberation, is part of a process that began half a century earlier, marked by two acts : « Worker’s and peasant’s pensions » and « Social insurance ». To the reformist movement of trade-unionism, the Social insurance marks the passage from a culture of conviction to a culture of responsibility and reflect a change in practices. The Social insurance, which covers retirement and sickness, affects initially nearly ten million people, fifteen million at the time of the Liberation. It’s managed by a network of departmental funds and « free funds » or « affinity funds », managed by the mutualists, the employers, the CFTC, the « confederated » CGT ; the « unified » CGT does not manage any funds. This article shows how the « confederated » CGT abandons its incantatory speech and gets involved in Social insurance. |