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Cette thèse traite des processus par lesquels l'urbanisme se renouvelle en intégrant les principales critiques formulées à son encontre. Elle fait l'hypothèse que les transformations récentes des pratiques professionnelles des métiers de la ville — le recours accru à l'expérience subjective, l'esthétique, l'affect, ou l'événementiel notamment — sont en partie suscitées par un désir de réforme vis-à-vis du technicisme aliénant, et excluant de l'urbanisme moderne. Formulée de manière tout à fait singulière par certains mouvements artistiques qui en ont fait l'objet principal de leur pratique, cette critique semble aujourd'hui intégrée par les praticiens qui ont embrassé cette pensée réformiste. Cette recherche propose donc une analyse croisée du déploiement d'une critique de l'urbanisme par l'art, et de la reprise de cette critique comme moteur de l'action urbaine et de sa mise en scène. Sur la base d'études de cas dans le canton de Genève (Suisse), elle mêle recherches documentaire, ethnographique et enquête par entretiens. Elle s'attache à comprendre comment les urbanistes et professionnels de la ville mobilisent l'art comme élément constitutif de la palette d'outils à leur disposition dans la construction du projet urbain ; et comment, peu à peu, le monde de l'urbanisme s'ouvre à l'arrivée des acteurs culturels comme prestataires de service dans le processus de fabrique des politiques urbanistiques. En partant des retours d'expérience des cas étudiés, elle montre les modalités des collaborations entre les mondes de l'art et de l'urbanisme, et les régimes d'hybridation des rôles qui s'y opèrent. In fine, cette thèse décrit l'émergence en cours d'un régime artiste de l'urbanisme. |