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La révision constitutionnelle de 1962 instaura l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Afin de limiter les candidatures fantaisistes, un candidat devait réunir cent « lettres de présentation » signées par des élus pour pouvoir se présenter. Seulement six candidats furent donc retenus pour l’élection présidentielle de 1965, mais parmi ceux-ci, tous n’étaient pas représentants des grands partis ni même élus. Un inconnu avait réussi à réunir les parrainages : Marcel Barbu. Parti pour dénoncer les agissements des autorités contre son association de construction de logement, il finit par se présenter comme le « candidat des chiens battus », et par demander au pouvoir des mesures de démocratisation de la vie publique et de protection des plus vulnérables. Cet article présente sa biographie, les étapes de sa campagne, puis examine le passage du candidat à la postérité. En effet, celui qui n’avait réuni que 1,15 % des suffrages en 1965 fait depuis figure d’archétype du « petit candidat » que l’on exhume en période d’élection présidentielle. The 1962 French constitutional reform established direct universal suffrage as the means of electing the President of the Republic. To prevent non-serious or novelty candidates from running, a threshold was set: each candidate was required to obtain a hundred endorsements by elected officials to be able to run for office. As a result, only six candidates ran in the 1965 presidential election. However, these were not all officeholders or representatives of major political parties: Marcel Barbu, a previously unknown man, managed to acquire the necessary endorsements. Although Barbu initially decided to run to contest the fact that public authorities had blocked his housing construction projects, he ended up claiming to be ‘the candidate of the downtrodden’ and demanding greater protection for the most vulnerable, as well as larger democratic reforms. This article presents Barbu’s biography and the stages of his campaign and ultimately examines his legacy as a candidate. Indeed, Marcel Barbu, who only received 1.15% of the vote in 1965, is now seen as an archetype of the ‘minor candidate,’ one which regularly surfaces during presidential elections to this day. |