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Les dangers que court la liberté d’expression ne sont pas toujours liés à des attaques frontales, comme l’est l’accusation de blasphème. De plus en plus souvent, la rhétorique liberticide se présente comme une illustration de la défense des droits de l’homme. Ainsi la liberté religieuse, le refus du discours de haine et le droit à la réputation (corrélatif de la notion de diffamation) – pour ne citer que ces trois notions – peuvent-ils servir à une mise en danger de la liberté d’expression. Péril quasi invisible pour qui ne critique pas sérieusement les concepts utilisés, puisque le « vilain mot » de blasphème n’est plus prononcé et que des concepts très politiquement corrects viennent à sa place jouer le rôle de « censeurs » de l’expression libre. Je voudrais dans le présent article fournir quelques éléments de déconstruction de cette rhétorique périlleuse pour les libertés. The dangers to freedom of expression are not always linked to frontal attacks, as is the charge of blasphemy. The freedom-destroying rhetoric increasingly takes on the appearance of the defence of human rights. Thus, religious freedom, the rejection of hate speech and the right to reputation (a correlative of the concept of defamation) – to name but three notions – can serve to endanger freedom of expression. This is almost invisible for those who do not seriously criticize the concepts used, since the “ugly word” of blasphemy is no longer pronounced and very politically correct concepts come to play the role of “censors” of free expression in its place. In this article I would like to provide some elements of deconstruction of this perilous rhetoric for freedoms. |