Penser l’écocide au XIXe siècle : crimes contre la nature, châtiment divin et vengeance de la Terre

Autor: Samy Bounoua
Přispěvatelé: Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) - UMR 8529 (IRHiS), Université de Lille-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS)
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: "Lois, Crimes, Châtiments"
"Lois, Crimes, Châtiments", Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS), Feb 2020, Villeneuve-d'Ascq, France. ⟨10.4000/criminocorpus.8041⟩
Criminocorpus (2020)
ISSN: 2108-6907
DOI: 10.4000/criminocorpus.8041
Popis: National audience; The notion of ecocide, which literally refers to the destruction of an inhabited space, becomes increasingly relevant in the debate on environmental law, and in particular on the legal definition of crime against nature. We want to show in this article that the idea of ecocide is older than the word : since the beginning of the 19th century, in the West, many (scientists, philosophers, naturalists, essay writers, etc.) have worried about the growth of the environmental damages, considering them as transgressions, and even as crimes committed against God’s creation or, in a more secular spirit, against a nature which should have remained untouched, for the good of mankind. We will especially insist on the fear of the punishment that such infringements provoke. Result of a divine or an immanent justice, this punishment would result in the collapse of civilisation.; La notion d’écocide, qui désigne littéralement la destruction d’un espace habité, prend de plus en plus d’importance dans le débat sur le droit de l’environnement, et en particulier sur la définition juridique du crime contre la nature. Nous voulons montrer dans cet article que l’idée d’écocide précède l’existence du mot : dès le début du xixe siècle, en Occident, de nombreux acteurs (savants, philosophes, naturalistes, essayistes, etc.) s’inquiètent de l’accroissement des dégradations environnementales et voient dans celles-ci des fautes morales, voire des crimes commis contre la création de Dieu ou, dans un esprit plus laïque, contre une nature qui devrait rester inviolée pour le bien de l’humanité. Nous insisterons notamment sur la peur du châtiment que suscitent de telles infractions. Fruit d’une justice divine ou immanente, ce châtiment serait l’effondrement de la civilisation.
Databáze: OpenAIRE