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Dans le contexte de la crise socioécologique actuelle, les enjeux de mobilité représentent une question vive. Le système de mobilité québécois centré sur l’automobile entraîne des conséquences négatives bien documentées sur l'environnement, la santé, la qualité de vie, les finances personnelles et l’économie de la province. Au niveau climatique, le sous-secteur du transport routier de personnes (automobiles et camions légers) est responsable à lui seul de 22 % des émissions de gaz à effets de serre (GES) du Québec. Malgré tout, le taux de motorisation est en constante évolution - le nombre de véhicules par adulte au Québec ayant augmenté de 30 % depuis 1990 - tout comme la part des déplacements effectués en voiture. Comment expliquer et renverser ces tendances ? Au Québec, la mobilité a principalement été étudiée depuis les disciplines de l’ingénierie des transports et de l’urbanisme. L’influence des facteurs structuraux (environnement bâti, accessibilité aux réseaux de transports) et sociodémographiques est donc bien comprise. Il semble toutefois que ces approches ne soient pas suffisantes pour comprendre notre dépendance à l'auto solo et mener aux transformations ambitieuses et radicales que l'état d'urgence climatique nous commande. Inspirés d’un nombre croissant de recherches portant sur les aspects psychosociaux des comportements de mobilité, une étude à devis mixte combinant des ateliers de discussion citoyens et un questionnaire fut mise sur pied afin de mieux comprendre les facteurs expliquant la possession et l’usage individuel de la voiture. Une démarche de segmentation exploratoire a permis de voir émerger trois types d’usagers de la route aux profils psychographiques bien distincts. Les différents segments sont présentés, ainsi qu’une réflexion sur le potentiel de transformation y étant associé. Une telle démarche de segmentation psychographique nous semble un outil pertinent qui, combiné à des considérations d’ordre structurel, pourrait informer et guider l’action publique vers des villes plus résilientes. In the context of the current socioecological crisis, mobility issues represent a staunch question. Quebec’s car-centric mobility system has well-documented negative consequences for the environment, health, quality of life, personal finances and for the province’s economy. In terms of climate, the road passenger transport sub-sector (cars and light trucks) alone is responsible for 22 % of Quebec's GHG emissions. Nevertheless, the rate of motorization is constantly progressing - the number of vehicles per adult in Quebec having increased by 30 % since 1990 – as well as the proportion of car trips. How can we explain and reverse these trends ? In Quebec, mobility has mainly been studied from the disciplines of transportation engineering and urban planning. The influence of structural (built environment, transport networks’ accessibility) and socio-demographic factors is therefore well understood. However, it seems that these approaches are not enough to understand the complexity of our car dependency and lead to the ambitious and radical transformations that the state of climatic emergency requires. Inspired by a growing body of research on the psychosocial aspects of mobility behaviors, a mixed-methods study combining citizen workshops and a questionnaire was designed to better understand the factors explaining car ownership and use. An exploratory segmentation approach has revealed three types of road users with very distinct psychographic profiles. The segments are presented as well as a reflection on the potential of change for each segment. Such a psychographic segmentation approach seems a relevant tool that, combined with structural considerations, could inform and guide public action towards more resilient cities |