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Le Peintre du Primato, actif dans la seconde moitié du IVe s. av.J.-C., est considéré comme l'un des pivots autour duquel semble s'articuler la dernière phase de la production céramique àfigures rouges en Lucanie. Faute de traces matérielles d'activité identifiées autour d'un four ou d'undépotoir, son atelier n'a toujours pasété localisé avec précision. Son corpus quantitativement abondant caractérisé par une grande variété morphologique et iconographique témoigne non seulement de la taille conséquente de l’atelier mais aussi de sa non-spécialisation, réponse faite à une demande différenciée. Si les vases sont souvent décontextualisés et que l'analyse des images ne peut se passer de l'étude des contextes (production, réception et usage), l'iconographie funéraire nous permet d'envisager le culte rendu aux morts, si ce n'est de manière strictement réaliste du moins comme modèle idéologique et symbolique, et constitue incontestablement une clef de lecture pour mieux comprendre la société des vivants. À travers différents exemples tirés de son corpus où se déploie une imagerie funéraire protéiforme organisée autour de la visite à la tombe, cet article analyse comment, en reprenant à son compte certains acquis de l'Apulien Moyen parmi lesquels le modèle du naiskos et ce de manière préférentielle sur certaines formes (amphore pseudo-panathénaïque, hydrie et cratère à volutes) en lien avec la fonction même de ces vases, le Peintre du Primato élabore un langage original. La première attestation sur une amphore pseudo-panathénaïque de Schwerin (inv. 703) d' une statue équestre comme sema sur un monument et la mise en abyme du vase lui-même, est dans ce cadre un prisme privilégié nous permettant de réfléchir d'une part à la constitution des images etd'autre part à l'importance du cheval dans le monde indigèneson lien avec les élites depuis l'époquearchaïque. |