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La puissance du cogito cartésien est analogue à la puissance auto-réfutante qui énoncerait : « Je n’existe pas ». Il semblerait qu’elle ne puisse qu’établir l’existence d’un ego identifié de façon perspective, à partir duquel Descartes a dû, d’une manière ou d’une autre, inférer l’existence d’une res cogitans publique. Apparemment, Descartes a surmonté cette difficulté en supposant que le « René » perspectif et « Cartesius » public étaient le même. Cette attribution de rôle est analytique (parce qu’elle est conventionnelle), c’est pourquoi on peut inférer ce que Cartesius est ou fait à partir de ce qu’est ou fait René. De telles inférences sont rendues naturelles par la logique spécifique du « Je », qui peut renvoyer à l’une ou l’autre de ces identifications. On suggère également que Kurt Gödel a emprunté la même stratégie logique dans l’établissement de la preuve de son théorème d’incomplétude. The force of the Cartesian cogito is analogous to the self-defeating force of saying “I don’t exist”. Apparently, it can only establish the existence of a perspectivally identifiable ego, from which Descartes somehow had to infer the existence of a public res cogitans. Descartes got over this difficulty by, it seems, assuming that the perspectival “René” and the public “Cartesius” were the same. This role assignment is analytic (because it is conventional), hence what Cartesius does or is can be inferred from what René does or is. Such inferences are made natural by the peculiar logic of the “I”, that can refer to both forms of identification. It is also suggested that Kurt Gödel followed the same logical strategy in proving his theorem of incompleteness. |