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The gentleman-limner John White took part in England's second voyage to the New World in 1585, whose aim was to plant a colony in Virginia. The reason for his presence on board is well documented. In a manuscript dated circa 1584-1585 entitled Inducements to the Liking of the Voyage intended towards Virginia in 40. and 42. degrees, Richard Hakluyt suggested that the expedition needed, among the tradesmen on board, « a skilful painter [...] which the Spaniards used commonly in all their discoveries to bring the description of all beasts, birds, fishes, townes, &c. » Following a tradition attributed to the Spanish, John White was thus endowed with a mission to « drawe to life all strange birds beastes fishes plantes hearbes Trees and fruictes and bring home of eache sorte as nere as you may ». John White's drawings ‘to life’ now appear clearly as having been mediated through classical knowledge and previous illustrated publications. Besides, the finesse of many of White's neat and meticulous drawings indicates that they were quite probably the result of substantial posterior working up, thus not qualifying as ad vivum per se, as was common in the early modern period. Among the British Museum's seventy-five drawings in watercolour on paper presumably made by John White and assembled in an album whose title-page describes them as « pictures of sondry things collected and counterfeited according to the truth », pictures of fish amount to more than a third. From this point of departure, the present paper explores the reason why fish feature so prominently among White's images. I argue that in addition to their practical, religious and commercial purposes, these drawings also testify to a courtly and artistic presentation of their subjects. I will therefore adopt a medium-specific approach of fish depiction in the British Museum album. My paper contends that the development of watercolour (or ‘limning’ as it was then known in England) as a pictorial medium gave rise to a conception of ichthyological illustration which differed rather markedly from other types of then popular media (such as engraving). The colourful and luminescent quality of pigments used in watercolour seems to have been explored to the full by John White in his depiction of fish, and may also partly account for his choice of species and specimens, thus adding an aesthetic and distinctly pictorial dimension to the transmission of ichthyological knowledge. Le gentleman-dessinateur John White a participé au deuxième voyage de l'Angleterre vers le Nouveau Monde en 1585, dont le but était d’implanter une colonie en Virginie. La raison de sa présence à bord est bien documentée. Dans un manuscrit daté d'environ 1584-1585 intitulé Inducements to the Liking of the Voyage intended towards Virginia in 40. and 42. degrees, Richard Hakluyt suggérait que l'expédition avait besoin, parmi les commerçants à bord, « d'un peintre habile [...] dont les Espagnols se sont servis communément dans toutes leurs découvertes pour produire une description de toutes les bêtes, oiseaux, poissons, villages, etc. ». Suivant une tradition attribuée aux Espagnols, John White se voit donc confier la mission de « dessiner au vif tous les oiseaux étranges, les bêtes, les poissons, les plantes, les arbres et les fruits, et de ramener autant que possible un exemplaire de toute chose ». Les dessins « au vif » de John White apparaissent maintenant clairement comme ayant été réalisés sur la base de connaissances classiques et de publications illustrées antérieures. En outre, la finesse de nombreux dessins de White, soignés et méticuleux, White indique qu'ils sont très probablement le résultat d'un travail substantiel a posteriori, et ne peuvent donc pas être qualifiés d'ad vivum en soi, comme c’était courant au début de la période moderne. Parmi les soixante-quinze dessins à l'aquarelle sur papier du British Museum, vraisemblablement réalisés par John White et rassemblés dans un album dont la page de titre les décrit comme des « pictures of sondry things collected and counterfeited according to the truth » (« images de choses vivantes collectées et reproduites d’après la vérité »), les images de poissons représentent plus d'un tiers. À partir de ce point de départ, le présent article explore les raisons pour lesquelles les poissons occupent une place aussi importante dans les images de White. Je soutiens qu'en plus de leurs objectifs pratiques, religieux et commerciaux, ces dessins témoignent aussi d'une présentation courtoise et artistique de leurs sujets. J'adopte donc une approche orientée vers la technique picturale pour observer les poissons dans l'album du British Museum. Mon article soutient que le développement de l'aquarelle (ou “limning” –“enluminure”- comme on l'appelait alors en Angleterre) en tant que médium pictural a donné naissance à une conception de l'illustration ichtyologique qui différait assez nettement des autres techniques de représentation alors populaires (comme la gravure). La qualité colorée et lumineuse des pigments utilisés dans l'aquarelle semble avoir été pleinement exploitée par John White dans sa représentation des poissons, et peut également expliquer en partie son choix d'espèces et de spécimens, ajoutant ainsi une dimension esthétique et nettement picturale à la transmission des connaissances ichtyologiques. |