Connaissance et suivi des recommandations de la SFR et vécu de la pandémie à COVID-19 dans une population de patients atteints de rhumatismes inflammatoires

Autor: F. Goupy, A. Grasland, J.F. Wirth, A. Laffite, C. Marchand, P. Le Devic, C. Collange
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Revue du Rhumatisme
ISSN: 1169-8330
DOI: 10.1016/j.rhum.2020.10.512
Popis: Introduction En 2020, la France connait avec la COVID-19 une epidemie sans precedent. Des le 5 mars, la SFR publie des recommandations pour les professionnels et les patients souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) stipulant, entre autres, qu’en l’absence de signe d’infection COVID-19, il faut poursuivre le traitement du RIC. Ces recommandations, affinees le 17, puis le 22 mars ont ete relayees par les associations de patients. Les patients ont-ils eu connaissance et suivi ces recommandations ? Comment leur RIC a evolue durant cette periode ? Patients et methodes Six rhumatologues de l’ouest parisien ont inclus leurs patients avec RIC, polyarthrite rhumatoide (PR), spondylarthrite (SA), rhumatisme psoriasique (RPso) qu’ils suivaient avant l’epidemie et qu’ils ont revus ou recontactes apres le pic de l’epidemie, entre le 20 avril et le 30 juin. Le patient remplissait un autoquestionnaire et le rhumatologue une fiche avec comorbidites, traitements, evaluation de la maladie par rapport a avant l’epidemie. Resultats Au total, 207 patients (135 femmes, 65,2 %), d’âge moyen 54,6 ± 14 ans, dont 112 (54,1 %) professionnellement actifs ont ete inclus, 61,8 % avec PR, 23,7 % SA, 14,5 % RPso. Quarante-sept (23,0 %) avaient plus de 65 ans, 95 (45,9 %) un IMC > 25 kg/m2, 117 (56,5 %) au moins une comorbidite (HTA, diabete, surpoids…). Cent vingt-neuf (62,9 %) avaient au moins un facteur de risque de forme grave de COVID-19 (âge > 65 ans, HTA, diabete, IMC > 25). Trente-neuf (18,8 %) avaient une corticotherapie, 63 (30,4 %) prenaient des AINS regulierement, 144 (69,6 %) un traitement de fond (MTX dans 91,0 % des cas), 96 (46,4 %) une therapie ciblee (anti-TNF et anti-Il6 dans 66,3 % et 15,8 % des cas). Cent quatre-vingt-cinq (89,8 %) sont restes confines chez eux (teletravail, retraite, arret). Neuf (4,3 %) ont ete atteints par le COVID-19, dont 2 avec hospitalisation (aucun deces). Soixante-quinze (36,2 %) ont ete informes des recommandations de la SFR. Trente-quatre (16,4 %) ont arrete tout ou partie de leur traitement, l’arret concernant les AINS dans 55,9 % des cas. Dans 71,9 % des cas, l’arret etait a l’initiative du patient. Davantage de patients ont arrete un traitement parmi ceux qui ont eu connaissance des recommandations (25,3 %), que parmi les autres (11,4 %, p = 0,009). Le RIC etait considere par le rhumatologue stable chez 67,0 % des patients, moins actif chez 17,5 %, plus actif chez 15,5 %. Quarante-quatre (21,3 %) ont ressenti davantage de douleur, 57 (27,7 %) davantage de fatigue, ces taux etant plus eleves (44,1 % pour la douleur et 61,8 % pour la fatigue) chez les 34 ayant interrompu une partie du traitement (p Conclusion Sur 207 patients, seuls 75 (36,2 %) ont eu connaissance des recommandations. Paradoxalement, plus de patients ont arrete un traitement parmi ceux qui en ont eu connaissance. Un quart de l’ensemble des patients et la moitie de ceux ayant arrete une partie du traitement ont eu davantage de douleur ou de fatigue. Pourtant 84,5 % des patients avaient une maladie stable voire moins active qu’avant. Ce travail souligne la difficulte de faire passer des messages clairs et les consequences indirectes en termes de douleur et de fatigue de cette epidemie, chez ces patients dont 62,9 % avaient au moins, independamment du RIC, un facteur de risque de forme grave.
Databáze: OpenAIRE