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Lancé il y a 13 ans, le projet Graph Poem utilise le traitement automatique du langage naturel (TALN) et la théorie des graphes pour développer une approche holistique de la poésie. L’holisme signifie ici deux choses : premièrement, une couverture progressive et continuellement affinée de « toutes » les caractéristiques poétiques du point de vue TALN et, deuxièmement, la vision de la poésie dans l’espace numérique comme un phénomène intégral de médias, d’inscription et de performativité. Ce dernier point est particulièrement mis en évidence dans le cadre des événements de poésie performative informatique #GraphPoem, où l’on constate que l’holisme instancie une poétique analytique-créative. Sans doute cette poétique fait-elle de la poésie un genre D(H), c’est-à-dire un genre représentatif d’un spectre d’activités, de réalités et de préoccupations allant de l’espace numérique en général au numérique en particulier, en passant par les humanités numériques, la datafication ou la création et/ou la préservation du patrimoine numérique. Ce large éventail et la vision analytique et créative qui le sous-tend sont également manifestes dans d’autres initiatives liées au projet, notamment l’analyse et l’expansion automatiques de corpus de poésie, les anthologies de poésie assemblées par ordinateur et la traduction algorithmique. La traduction algorithmique est en soi un concept riche qui informe sur la traduction de la poésie en langage naturel ou de programmation, la traduction d’algorithmes, la création de nouveaux algorithmes pour transcréer la poésie, etc. Certains d’entre eux font également partie des performances #GraphPoem, dont la description des trois plus récentes (présentées au DHSI — Digital Humanities Summer Institute) donne lieu à des réflexions sur les valeurs pertinentes pour la communauté et sur les aspects subversifs de tels événements, pour lesquels nous avons précédemment proposé le terme de « data-commoning webformance ». The ongoing Graph Poem project (started 13 years ago) deploys natural language processing (NLP) and graph theory in developing a holistic approach to poetry. Holism here means two things: first, a gradual continuously refined NLP coverage of asymptotically “all” poetic features and, second, the vision of poetry in digital space as an integral phenomenon of media, inscription and performativity. The latter is particularly made apparent within the #GraphPoem computational performance poetry events in which holism is shown to instantiate an analytical-creative poetics. Such poetics arguably turns poetry into the D(H) genre, which is a genre representative of a spectrum of activities, realities and concerns ranging from digital space in general to digital, particularly digital humanities, datafication or digital heritage creation and/or preservation. Such a wide range and its underlying analytical-creative vision are also noticeable in other project-relevant initiatives, involving automatic poetry corpus analysis and expansion, computationally assembled poetry anthologies, and algorithmic translation. Algorithmic translation is in and of itself a rich concept informing intra and inter- (natural and/or programming) language poetry translation, translation of algorithms, creation of new algorithms for transcreating poetry, etc. Some of these are also part of the #GraphPoem performances, whose description of the three most recent (presented at the Digital Humanities Summer Institute – DHSI) leads to reflections on the community-relevant and subversive values of such events for which we previously coined the term, hereby further elucidated, “data-commoning webformance”. |