Une cloche sans battant. Le Journal de deuil de Roland Barthes
Autor: | Ilai Rowner |
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Jazyk: | francouzština |
Předmět: | |
DOI: | 10.7202/1018798ar |
Popis: | Cet article propose de réfléchir à la manière de lire le Journal de deuil de Roland Barthes, paru en 2009 aux Éditions du Seuil. S’agit-il simplement d’un journal intime et d’un travail biographique ou bien s’agit-il d’une oeuvre littéraire fragmentaire, seule manière possible pour Barthes d’écrire un « monument » de reconnaissance à sa mère ? S’agit-il des notes préparatoires pour La chambre claire (1980) ou bien d’une partie importante d’un roman à venir ayant le titre de Vita Nova ? Ces questions sont essentielles dans la mesure où elles sont censées répondre à l’usage que l’on doit faire de ce texte. Elles déterminent la manière par laquelle on peut le lire et le comprendre, voire apprécier la valeur du Journal de deuil de Barthes. Dans ce contexte, nous avons essayé de défendre l’idée que le Journal de deuil est un « événement littéraire » singulier, un cas riche en éléments pour une lecture critique qui cherche les traces d’écriture d’un événement indéfini qui est en train de se produire. Il s’agit donc d’une lecture qui est attentive à la manière dans laquelle la rupture et la transformation réelles à la suite de la mort de la mère reçoivent une configuration imaginaire dans l’écriture du journal en tant que promesse absolue de la « seule région de la noblesse » qu’est la littérature. This article suggests a critical reading of Roland Barthes’ Journal de deuil (Paris, Éditions du Seuil, 2009). It raises the question whether this text is just a personal diary or should it be considered a fragmentary conception of literary oeuvre which may have been Barthes’ only way of writing a “Monument” to his mother. Is the value of this text that it can be considered as collected notes leading to the writing of La chambre claire (1980) or is it really part of a future novel, Vita nova, which Barthes eventually never wrote? These questions are crucial to the understanding and appreciation of this text. I have tried to argue that Barthes’ Journal de deuil constitutes a singular “literary event,” a specific case rich in elements for a criticism that observes the written traces of an undefined event which is in the process of occurring. Thus, my reading offers a close examination of the manner in which the moment of rupture and transformation, following the death of Barthes’ mother receives an imaginative configuration in the writing of the journal by way of an absolute promise of the “only region of nobility” which is literature. |
Databáze: | OpenAIRE |
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