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L’article part du cas d’étude de la chefferie de Luhwindja – une collectivité située à l’est de la RDC – où, depuis l’année 2005, est mis en oeuvre un programme de modernisation minière à travers la multinationale canadienne dénommée Banro. Au-delà de ses effets sur les conditions de vie des populations locales et leur environnement, l’article rend compte de la manière dont la modernisation minière a reconfiguré les dynamiques sociales locales et transformé le rapport des populations locales à l’autorité. D’où l’on déduit le caractère d’une modernité insécurisée. Se basant sur les entretiens, les discussions en groupe, l’observation et l’expérience des auteurs, l’étude renseigne que la modernisation minière, en ayant promu l’investissement privé et attiré des entreprises capitalistes dans les régions minières en RDC, ces dernières ont déstructuré les équilibres de pouvoir existant dans l’arène locale, et ce, par la répression et l’instrumentalisation des luttes sociales locales existantes. C’est cette logique de diviser pour régner – susceptible de contribuer et de renforcer la fragmentation sociale – qui a alors rendu possible le processus de modernisation minière malgré toutes les stratégies de résistance des populations dans les zones concernées en République démocratique du Congo. |