Névrite optique ischémique antérieure aiguë non artéritique après inhalation de vasoconstricteurs nasaux

Autor: Anne-Laure Guiboux, J.F. Besancenot, A. Bron, C. Orta, O. Fleck, Philip Bielefeld, N. Vernier, G. Muller, Hervé Devilliers
Přispěvatelé: Centre Hospitalier Universitaire de Dijon - Hôpital François Mitterrand (CHU Dijon), Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation (CSGA), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de Bourgogne (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Rok vydání: 2013
Předmět:
Zdroj: La Revue De Médecine Interne
La Revue De Médecine Interne, Elsevier, 2013, 34 (S1), pp.A181. ⟨10.1016/j.revmed.2013.03.213⟩
ISSN: 0248-8663
1768-3122
Popis: National audience; Introduction.– L’hypertension artérielle et le diabète sont les deux étiologies les plus fréquentes de névrite optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA) non artéritique. Nous rapportons ici un cas secondaire à l’inhalation de vasoconstricteurs nasaux. Patients et méthodes.– Une femme de 55 ans, caucasienne, sans facteur de risque cardiovasculaire a pour seul antécédent notable une NOIAA non artéritique de l’œil droit en février 2010. Observation.– Elle était traitée par cholécalciférol au long court, fosfomycine-trometamol, puis norfloxacine et ibuprofène pour une cystite et une association prednisolone-nitrate de naphazoline en spray nasal pour un épisode de sinusite depuis le 12 octobre 2012. Elle consulte le 5 novembre 2012 pour une baisse de l’acuité visuelle de l’œil gauche depuis quatre jours, l’examen retrouve un œdème papillaire sectoriel inférieur avec des hémorragies en flammèche. Le diagnostic de NOIAA non artéritique est posé sur les arguments du fond d’œil, de l’angiographie, et l’absence de syndrome inflammatoire biologique ainsi qu’une biopsie d’artère temporale négative. Le bilan étiologique avec angioscanner cérébral, échographie Doppler des troncs supra-aortiques, recherche d’un syndrome d’apnée du sommeil, Holter ECG, échographie cardiaque, recherche d’une thrombophilie est revenu négatif. Les hauteurs papillaires sont par ailleurs normales, les papilles de petites tailles étant un facteur de risque classique de NOIAA. Discussion.– La prise d’un vasoconstricteur, le nitrate de naphazoline nasal pendant une période de 15 jours pour le traitement d’une sinusite, a précédé la NOIAA non artéritique. Après enquête de pharmacovigilance, ce médicament est suspecté et aucun des autres traitements n’est retenu dans le déclenchement de cet épisode. À noter que nous n’avons pas retrouvé d’inhalation de vasoconstricteurs nasaux lors du premier épisode en 2010. Une enquête dans la base nationale de pharmacovigilance ne montre pas de cas de NOIAA induite par la naphazoline. En revanche, sont retenus dix cas d’affections vasculaires centrales dont sept AVC. Le délai d’apparition est variable, du premier jour de traitement jusqu’à plusieurs années lors d’un traitement au long cours. Dans la littérature, un seul cas de NOIAA non artéritique secondaire à la prise d’un décongestionnant nasal, l’oxymetazoline, est rapporté chez un patient avec des facteurs de risques cardiovasculaires[1], ce qui n’est pas le cas de cette dame. La physiopathologie de la NOIAA non artéritique est encore mal connue mais l’ischémie de la tête du nerf optique peut vraisemblablement s’expliquer par une diminution du calibre artériel. Conclusion.– Certains effets secondaires des vasoconstricteurs nasaux sont bien identifiés, en particulier l’hypertension artérielle. D’une façon générale, la prise de vasoconstricteurs nasaux est potentiellement délétère à fortiori chez les patients aux antécédents de NOIAA. Il est impératif d’encadrer strictement la prescription de ces médicaments en limitant leur usage, s’il est vraiment jugé nécessaire, à des cures courtes.
Databáze: OpenAIRE