L'année 1800 — Perfectibilité, progrès et révolution dans De la littérature de Mme de Staël
Autor: | Florence Lotterie |
---|---|
Rok vydání: | 2000 |
Předmět: | |
Zdroj: | Romantisme. 30:9-22 |
ISSN: | 0048-8593 |
DOI: | 10.3406/roman.2000.975 |
Popis: | This article proposes to examine the idea of progress in De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales in light of the dialogue which Mme de Stael constantly maintains with the thought of the Enlightenment, of which she wishes to be the heir and which according to her inspires the «good» French Revolution. It is thus not only a matter of describing the Staelien model of the progress of literature, but also of situating this model in the larger context of a reflection on history, a reflection which attempts to eliminate the cyclical schema, renounce traditional speculations about origins, revive the Voltairian conception of « civilization », and reject fatalist temptations and discouragement when faced with setbacks. For Mme de Stael, progress is first of all guaranteed by the possibility of human initiative: it has no meaning without freedom. The book presents itself here simultaneously as an account and as a program: the idea of progress allows one to measure the theoretical distance which separates the revolutionaries from the philosophes. According to Mme de Stael, the Revolution must be torn from its mortgage to the misfortune of history (that is to the trauma of the Terror), which is done by repeating the themes of « enlightened » thought, but which cannot avoid a melancholy return of the image of destruction. On se propose d'abord d'examiner l'idée de progrès dans De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales à la lumière du dialogue que Mme de Staël ne cesse d'entretenir avec la pensée des Lumières, dont elle se veut l'héritière et qui selon elle inspire la «bonne» Révolution française. Il ne s'agit donc pas seulement de rappeler le modèle staëlien du progrès de la littérature, mais aussi de situer ce modèle dans le cadre plus large d'une réflexion sur l'histoire qui tente d'évacuer le schéma cyclique, renonce aux conjectures traditionnelles sur l'origine, renouvelle la conception voltairienne de la «civilisation» et récuse la tentation fataliste et le découragement devant les épreuves. Pour Mme de Staël, le progrès est d'abord garanti par la possibilité de l'initiative humaine : il n'a pas de sens sans liberté. Le livre se présente ici à la fois comme un bilan et comme un programme : l'idée de progrès permet de mesurer la distance théorique qui sépare les révolutionnaires des philosophes. Selon Mme de Staël, il faut arracher la Révolution à l'hypothèque du malheur de l'histoire (c'est-à-dire au traumatisme de la Terreur), ce qui passe par le recyclage des thèmes de la pensée «éclairée», mais ne peut faire l'économie d'un retour mélancolique de l'image de la destruction. Lotterie Florence. L'année 1800 — Perfectibilité, progrès et révolution dans De la littérature de Mme de Staël. In: Romantisme, 2000, n°108. L'idée de progrès. pp. 9-22. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |