Les points de vue comme strate interprétative
Autor: | François Nemo |
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Rok vydání: | 2016 |
Předmět: |
lcsh:Language and Literature
plurisemy lcsh:GN1-890 Philosophy syndrome du martin-pêcheur lcsh:Anthropology interpretative layers points de vue plurisémie strates interprétatives lcsh:B référence des syntagmes nominaux lcsh:P kingfisher’s syndrome reference of noun phrases semantic restriction lcsh:Philosophy. Psychology. Religion Humanities viewpoints restriction sémantique |
Zdroj: | Corela (2016) |
ISSN: | 1638-573X |
DOI: | 10.4000/corela.4301 |
Popis: | Cet article entend montrer en écho aux travaux de Pierre-Yves Raccah, l’existence générale d’une strate interprétative spécifique, linguistiquement construite pour une large part, et qui concerne le marquage et la lexicalisation des points de vue et rapports au monde. Après avoir rappelé le rapport entre polysémie et plurisémie comme diversité des strates interprétatives associées à chaque emploi d’un signe, introduit les strates argumentatives liées à l’attention contrôlée et à la contrainte de scalarité ainsi que les contraintes que la prosodie impose aux points de vue exprimés, il vise à démontrer que ceux-ci sont présents en réalité dans la détermination de la référence des syntagmes nominaux. Est notamment démontré par un ensemble d’exemples très variés que l’interprétation extensionnelle d’un tel élément, autrement dit la définition de ce à quoi il s’applique, s’avère être fonction de la prédication dans laquelle il est enchâssé, au point que l’énoncé négatif s’avère ne pas nier la même chose que ce qui est présent dans l’énoncé positif correspondant. Dans tous les cas étudiés, ces phénomènes de restriction sémantique s’avèrent ancrés dans des façons particulières de regarder le monde. Ce qui impose de dépasser l’alternative d’une langue sans points de vue rêvée par certains et d’une langue organisée autour de l’expression de points de vue, dès lors que le monde n’étant accessible que par le truchement de points de vue, et les langues n’ayant pas la capacité de rendre les points de vue invisibles et comprendre ceux-ci étant indispensable pour accéder à ce qu’ils voilent. The aim of this paper is to show, in relation with Pierre-Yves Raccah’s work, the general existence of a specific interpretative layer, linguistically built to a large extent and which concerns the marking and lexicalization of viewpoints. After recalling the distinction between polysemy and plurisemy (defined as the multi-layered interpretation associated with any use of a word), the argumentative layers at stake (associated with the mechanism of controlled attention and the constraint of scalarity), and the impact of prosody on viewpoints are presented. It is then shown that viewpoints are not limited to argumentative layers and play a crucial role in the determination of the reference of noun phrases. Importantly, is demonstrated on a wide range of examples that the extensional interpretation of such elements is indeed produced by the predicative element (to the point that a negated predicate can be proven to negate something different that what is found in its positive counterpart). Furthermore, in all the examples which are provided, such “semantic restrictions” by the predicate appear to be anchored into specific ways to see the world. This imposes to overcome the alternative between a perspective-free language / world relationship and a world-free language / viewpoint relationship. The world is what is behind the way we access to it, and because languages do not have the capacity to make such viewpoints invisible, they are fully part of the interpretation process, for understanding them is compulsory to have access to what they veil. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |