Walras, Musgrave et l’hétérogénéité entre les biens publics et les biens privés
Autor: | Maxime Desmarais-Tremblay |
---|---|
Jazyk: | angličtina |
Rok vydání: | 2021 |
Předmět: | |
Zdroj: | Œconomia, Vol 11, Iss 2, Pp 315-346 (2021) |
ISSN: | 2269-8450 2113-5207 |
Popis: | Bien qu’ils appartiennent à des traditions intellectuelles différentes, Léon Walras et Richard A. Musgrave ont proposé des conceptualisations du rôle de l’État qui ont beaucoup en commun. Walras affirme que les services d'intérêt public comme le Musée du Louvre ne peuvent se justifier sur la base de demandes individuelles, contrairement aux produits échangés sur les marchés. Le jeune Musgrave rejette également l'assimilation conceptuelle entre les besoins privés qui sont satisfaits par des marchandises et les besoins collectifs qui sont satisfaits par des biens de nature collective. On peut dire que ces deux catégories de besoins – tout comme les biens qui les satisfont – sont hétérogènes. Le présent article cherche à comprendre pourquoi la conception walrasienne des services publics n'a pas eu de postérité en économie publique. Nous montrerons que la position de Walras a été mal reçue par les économistes, notamment à cause de l'hétérogénéité entre les biens collectifs et les biens privés. Cette posture méthodologique devint inacceptable à une époque où l'individualisme s'imposa comme norme au sein de l'économie du bien-être. Nous montrons en quoi Musgrave a connu plus de succès avec sa conception parce qu'il a su l'adapter aux transformations méthodologiques. En effet, Musgrave défendit dans un premier temps la thèse de l'hétérogénéité proche de celle de Walras, mais changea d'avis dans les années 1950. Malgré tout, l'impopularité de son concept de bien méritoire illustre justement la difficulté d'un besoin collectif qui n'est pas parfaitement rattaché à l'individualisme méthodologique. Léon Walras (1834-1910) and Richard A. Musgrave (1910-2007) both argued that the state was providing public goods that were not directly demanded by individuals. Famous for his exposition of the theory of general equilibrium, Walras framed his ideas on public goods in a peculiar conception of the relationship between individuals and the state. This paper argues that Walras’ ideas on public goods failed to reach mainstream public economics because they did not abide to methodological individualism. In contrast, Musgrave, who originally rejected the idea of an individual assessment of public goods, rallied to methodological individualism in the 1950s. Thus, his definition of public goods as non-rival and non-excludable came to be widely accepted in the field. In fact, his residual concept of merit goods was rejected by economists precisely because it violated methodological individualism and the principle of consumers’ sovereignty. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |