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Le projet « enseigner à produire autrement » (EPA) lancé en 2014 pour contribuer au plan de transition agroécologique (TAE) de l’agriculture appelé « produire autrement », constitue probablement le défi le plus important posé à l’enseignement agricole depuis de nombreuses décennies. Il définit, pour celui-ci, une forme d’horizon nouveau tant en ce qui concerne ses finalités : aider à la formation des compétences de ceux qui ont et auront à construire et faire vivre des formes d’agricultures différentes de celle qui a dominé ces cinquante dernières années, qu’en ce qui concerne ce qui doit être appris et maîtrisé, et donc faire l’objet de l’enseignement : savoirs différents, mais aussi modes de raisonnement plus diversifiés, plus complexes, élargissement des échelles et des paramètres à prendre en compte et sur lesquels raisonner et décider. Cette ambition aurait déjà pu suffire à qualifier le projet d’innovant, ou, pour le moins, à évoquer et à mobiliser la notion d’innovation à son sujet. Cela d’autant plus que, dès l’origine, le projet « enseigner à produire autrement » comporte explicitement l’idée qu’enseigner à produire autrement exige d’enseigner autrement. Il ne s’agit pas seulement d’enseigner autre chose pour d’autres finalités, il s’agit d’enseigner autrement.Cet article vise à éclairer les liens implicites entre innovations pédagogiques et EPA, puis, à partir des traces d’un accompagnement de plusieurs équipes pédagogiques, à spécifier les éléments de pratiques et de contenus nouveaux initiés dans ce cadre ainsi que les situations qui ont permis ces innovations. |
