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L’article est centré sur l’enseignement-apprentissage du système linguistique français, objet particulièrement critique, dans la mesure où la distinction entre l’objet linguistique à apprendre et le moyen langagier d’apprentissage peut être source de malentendus entre le maître et les élèves. Dans ce système vaste et complexe, nous nous focalisons sur l’orthographe qui permet d’aborder l’ensemble parce qu’elle est très fortement articulée aux dimensions grammaticales. En quoi les interactions langagières nous renseignent-elles sur la manière dont l’enseignant envisage son action et sur les effets de cette dernière auprès des élèves : Nos hypothèses empruntent deux pistes : d’une part la prise en compte de la situation d’enseignement par l’enseignant et d’autre part l’implication progressive des élèves dans des gestes langagiers d’étude via des changements de positionnement énonciatif sous l’effet de gestes langagiers didactiques des enseignants. Pour répondre à cette problématique, nous nous appuyons sur un corpus recueilli dans des classes d’écoles élémentaires, du CE1 (sept ans) au CE2 (huit ans), dans des milieux socio-économiques contrastés. Nous étudions les interactions langagières et analysons ce qui est commun et ce qui est différent entre les dispositifs didactiques, en tentant de suivre le fil d’une genèse du savoir, entre verbalisations de niveaux épilinguistique et métalinguistique, en vue de saisir des phénomènes langagiers à l’œuvre et notamment des organisations récurrentes d’énoncés et leur appropriation. The article focuses on the teaching and learning of the French language system, a particularly critical subject, to the extent that the distinction between the language object to be learned and the language means of learning can be a source of misunderstanding between the teacher and the pupils. In this vast and complex system, we focus on the spelling that allows us to approach the whole because it is very strongly articulated with grammatical dimensions. How do language interactions inform us about how the teacher sees his or her action and how his or her students behave according to their expectations: Our hypotheses take two paths: the teacher’s consideration of the teaching situation and the gradual involvement of pupils and the progressive involvement of pupils in learning language gestures through changes in enunciative positioning as a result of teachers’ didactic language gestures. To answer this problem, we rely on a corpus collected in elementary school classes, from the CE1 (7 years) to the CE2 (8 years) in contrasting socio-economic environments. We study the language interactions and analyse what is common and what is different between the devices, trying to follow the thread of a genesis of knowledge, between epilinguistic and metalinguistic verbalizations, in order to capture linguistic phenomena at work and in particular scenarios and their appropriation. |