Réflexions sur les usages des images d’archives de la Grande Guerre dans les documentaires télévisuels actuels
Autor: | Laurent Véray |
---|---|
Rok vydání: | 2011 |
Předmět: | |
Zdroj: | 1895. :11-29 |
ISSN: | 1960-6176 0769-0959 |
DOI: | 10.4000/1895.4372 |
Popis: | Les premiers documentaires historiques utilisant des plans pris dans des stock-shots apparaissent durant la Première Guerre mondiale. Le procédé du réemploi d’images hétéroclites pour un nouvel assemblage – qu’on appela longtemps « film de montage » et qu’on désigne aujourd’hui des termes de film de reprise ou de réemploi – se développa par la suite de manière exponentielle, jusqu’à faire l’objet d’un recyclage télévisuel dont on retrouve la trace régulièrement. Le genre connaît même un certain engouement depuis quelques années. Cette abondance ne doit pourtant pas masquer l’essentiel. Bien qu’elles ne soient pas toutes dénuées d’intérêt, la majorité de ces réalisations audiovisuelles se plient, le plus souvent, à la logique de « la restitution illustrative totale », qui revient à accumuler des images décontextualisées. En fait, le seul changement notable par rapport aux compilations d’archives des décennies précédentes, outre l’évolution du discours historiographique, tient au perfectionnement technologique découlant du numérique et à la recherche tous azimuts du spectaculaire. Le documentaire historique, loin d’avoir retrouvé ses lettres de noblesse, est désormais le reflet d’un système gouverné par la dictature de l’audimat. Cela se traduit notamment par le reformatage des images anciennes, leur colorisation et surtout la perte de leur historicité. Pour en apporter la démonstration, ce point de vue propose l’analyse d’un exemple récent : 14-18 : le bruit et la fureur (2008) de Jean-François Delassus. The first documentaries using stock footage were made during World War One. The process of reworking images of diverse origins into a new ensemble – known as “montage ” or “compilation ” films for many years and today often described in terms of reprising or reemploying found footage – developed subsequently at an exponential rate, and later became a regular feature of television documentaries. In recent years this genre of documentary has become very popular. But this popularity should not be allowed to obscure an important truth. While some of these films are not without interest, the majority of them subscribe to the logic of “total illustrative reconstitution”, which leads to a mere accumulation of decontextualised images. In fact, the only real innovation relative to the earlier practice of compilation films, apart from the evolution of historical discourse, is the technical perfomativity enabled by digital culture and the blind pursuit of spectacular effects. The historical documentary, far from having discovered a new prestige, is henceforth the mere reflection of an audiovisual system governed by the dictatorial ratings. This is visible in the reformatting of old images, their colourisation and their loss of historicity. To discuss these matters further, we analyse the case of a recent documentary 14-18: le bruit et la fureur (2008) by Jean-François Delassus |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |