« Poétiser le récit biblique : l’inventivité convenable des images au service de la Vierge Marie »
Autor: | Amélie Bernazzani |
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Přispěvatelé: | Bernazzani, Amélie, Centre d'études supérieures de la Renaissance UMR 7323 (CESR), Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Tours (UT)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2013 |
Předmět: | |
Zdroj: | Poétisation de l’histoire. L’évènement en textes et en images, Elvire Diaz (éd.), 2014, Rennes, Presses Universitaires, 2013, p. 73-88. Poétisation de l’histoire Poétisation de l’histoire, May 2012, Poitiers, France |
Popis: | Pour le spectateur italien de la fin de Moyen Âge et de la Renaissance, la Passion du Christ est un événement historique incontestable et la Bible, qui lui est lue et expliquée, constitue pour lui la source la plus fiable. Les Évangiles canoniques sont toutefois différents, vont à l’économie et se caractérisent par de nombreuses ellipses, même pour les séquences les plus importantes. Ainsi – curieusement – la Vierge Marie disparaît momentanément après la mort de Jésus Christ. Jean (19, 25) est en effet le seul qui mentionne explicitement la Vierge lors de la Crucifixion. Pareillement, aucun des quatre récits ne mentionne la Vierge au moment de la Mise au tombeau et lors du matin de la Résurrection.Pourtant, dans les images et dans les textes apocryphes, la Vierge est toujours présente au pied de la croix ou aux côtés du corps inanimé de son fils : la dévotion, qui ne peut comprendre son absence, pallie l’imprécision des Évangiles. Ce n’est pas tout : en plus de compléter les faits racontés dans la Bible en introduisant Marie dans les scènes liées à la mort du Christ, les peintres des XVe et XVIe siècle esthétisent sa douleur dans le double but de susciter l’empathie du spectateur et d’ériger la Vierge au rang de co-Rédemptrice de l’humanité. Alors même que Jean (19, 25) la mentionne vaillante au pied de la croix, les peintres la montrent légèrement défaillante, voire complètement évanouie. Il était en effet inconcevable que Marie reste de marbre face à la disparition de son fils, et cela même si elle sait parfaitement qu’il ressuscitera. Loin de ne faire qu’illustrer les textes évangéliques, les images concourent donc à leur poétisation (leur esthétisation) afin d’émouvoir et d’édifier le spectateur, mais aussi de lui permettre de comprendre et de mémoriser des concepts théologiques.À travers une analyse précise des images et en considérant la mort du Christ en tant qu’événement historique comme le spectateur de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, cette contribution fait le point sur l’apparition, l’évolution et la fonction de la configuration iconographique montrant la Vierge évanouie. |
Databáze: | OpenAIRE |
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