Étude socio-légale de la résolution des conflits au Japon
Autor: | Edouard Dubois |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2009 |
Předmět: | |
Zdroj: | Périodiques Scientifiques en Édition Électronique. |
Popis: | The Japanese are reluctant to litigate. The litigation rate has always been inferior to other developed countries. Since forty years scholars have given different explanations to this Japanese uniqueness. The Professor Kawashima explained this particularity by the lack of legal consciousness among the Japanese. The American professors Ramseyer and Haley tried to find a better explanation in the institutions. Haley thought that the institutional barriers explained that the Japanese prefer to stay out of the courts. On the other hand, Ramseyer thought that the Japanese justice works so well that it is easy for the litigants to predict the solution of the adjudication and then to conciliate. First we explored the research on civil litigation in Japan done by these different authors. Then, we studied the empirical statistics of the Japanese litigation to better understand the low rate of litigation of the Japanese. This study shows the existence of an anticyclical relationship between the litigation rate and the business cycle. During each economical crisis, the litigation rate rose. But on the long-term the Japanese remained reluctant to litigate. However, the contemporary evolution is deeper. The Japanese do not hesitate anymore to use the courts in order to defend their rights and liberties or to use them as a political platform. Les Japonais sont réticents à porter leurs conflits devant les prétoires. Le nombre de procès a toujours été et est encore bien inférieur à celui des autres pays développés. Les théories se sont succédé pour tenter d’expliquer cette singularité japonaise. Le professeur Kawashima y a vu une particularité culturelle, le signe d’un manque de conscience légale. Le professeur Haley a expliqué cette réticence par les nombreuses barrières institutionnelles qui ont fait du procès un processus long et coûteux. Tandis que pour le professeur Ramseyer, les décisions judiciaires sont aisément prévisibles au Japon et il est donc facile pour les Japonais de se concilier sur le résultat probable de leurs différends. Les Japonais sont-ils vraiment réticents à requérir les services du juge ? L’étude empirique de l’activité judiciaire du Japon depuis 1875 a permis de réaliser l’existence d’une relation anti-cyclique entre la situation économique et l’activité judiciaire du Japon. À chaque crise économique, le pays a connu des pics de contentieux, mais sur le long terme les Japonais restaient néanmoins réticents à recourir aux tribunaux. L’évolution récente semble par contre plus profonde. La société japonaise a commencé à se judiciariser et les Japonais n’hésitent plus à utiliser les tribunaux, soit pour défendre leurs droits et libertés, soit pour s’en servir comme tribune politique. Dubois Edouard. Étude socio-légale de la résolution des conflits au Japon. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 61 N°2(1),2009. pp. 383-415. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |