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Les expériences des étudiants, jeunes chercheurs et professionnels formés en approches écosystémiques de la santé (AÉS) offrent des perspectives nouvelles sur le défi de changer le monde dans lequel nous évoluons. Guidées par les piliers que sont la transdisciplinarité, la participation, ainsi que l’équité de genre et sociale, les AÉS cherchent à répondre adéquatement aux problématiques complexes liant l'environnement et la santé. Cependant, la mise en œuvre de ces piliers sur le terrain pose des défis de taille qui ne peuvent pas être compris en dehors du contexte institutionnel qui encadre la relation entre chercheurs et communauté. En effet, ce qui peut paraître de menus détails – par exemple, l’arrivée sur le terrain, la prise de contact avec la communauté, la présentation et l’appropriation du projet de recherche, la collecte de données, etc. – reste intimement lié au mode de production des connaissances dominé par la structure disciplinaire et les conditions politico-économiques par lesquelles s’opère la rencontre entre les chercheurs et la communauté. À partir de 28 entretiens avec des étudiants gradués et de jeunes professionnels formés en AÉS en Afrique de l’Ouest et du Centre, en Amérique centrale et au Canada, ainsi que par des observations sur le terrain de projets en AÉS, cet article vise à tracer les défis de monter un projet en AÉS en tenant compte du contexte institutionnel dominant. Après un aperçu théorique et historique des AÉS, nous présentons quelques-uns des principaux défis qui ont émergé des efforts pour mettre les AÉS en pratique. Puis, en situant ces défis dans leur contexte institutionnel plus large, nous tirerons les conséquentes politiques clés pour offrir quelques pistes sur la façon dont les résultats de notre analyse pourraient être exploités par d’autres groupes qui travaillent sur des thématiques à l’interface de l'environnement et de la santé. The experiences of students, young researchers and professionals trained in ecosystem approaches to health (ecohealth) offer new perspectives on the challenge of changing the world in which we live. Guided by the pillars of transdisciplinarity, participation and social/gender equity, ecohealth aims to effectively intervene in complex problems linking environment and health. However, putting these pillars into practice in the field raises challenges that cannot be adequately understood outside of the institutional context that frames the relationship between researchers and the community. What may seem like minor details – for example, arriving in the field, making contact with the community, presenting the research project, collecting data, etc. – remain intimately connected to the mode of knowledge production dominated by the disciplinary structure and current political-economic conditions through which the encounter between researchers and the community occurs. Based on 28 interviews with graduate students and young professionals trained in ecohealth in West and Central Africa, Central America and Canada, and based on observations of ecohealth projects on the ground, this article aims to trace the challenges of mounting an ecohealth project while taking into account the dominant institutional context. After a brief overview of the theory and history of ecohealth, we present some of the main challenges that emerged from efforts to put ecohealth into practice. After situating these challenges into their wider institutional context, we point out key implications and propose certain new policy directions that should prove relevant to other groups working at the interface of environment and health. |
