Temporalité des connaissances vs temporalité des données

Autor: Galaretta, Daniel
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
Předmět:
DOI: 10.5281/zenodo.7696233
Popis: Si on convient d’assimiler la production des connaissances à une pratique signifiante, – au même titre que l’est toute pratique langagière – on est en droit de se demander comment cette pratique est sous la dépendance d’une temporalité. Il est alors naturel de se demander si les données qui sont produites en référence à ces connaissances, vont être soumises à une temporalité identique. Cette question a une portée à la fois pratique et théorique. Du point de vue pratique, cela revient à se s’interroger sur les limites de réutilisation de données, longtemps après leur production, soit avec la même finalité, soit avec une finalité différente. Ce dernier aspect est en lien avec la question d’estimer le potentiel d’innovation que représente la disposition de données, que ce soit en général ou dans le cas de données particulières considérées dans un contexte particulier. Du point de vue théorique, cette question conduit à élucider les dépendances existantes entre connaissance et donnée. En adoptant une méthodologie adaptée à la description d’une pratique signifiante – savoir une méthodologie sémiotique – , on est conduit à poser que la production d’une connaissance est une condition nécessaire à la production d’une donnée (c’est-à-dire Production(données) => Production(connaissance)). On notera au passage que cette implication va à l’encontre de l’usage courant qui postule que les données sont les briques de bases à partir desquelles on produit successivement, d’abord des informations puis des connaissances. Si on admet comme nous le faisons, que la production de connaissances s’apparente à un processus de négociation entre plusieurs points de vue, on est amené à introduire au niveau de la description de ce processus, des données. Cela ne revient pas à réhabiliter l’acception erronée selon nous, de donnée brute, et partant, un principe d’induction dans la production de connaissance. A ce stade, la description des données, nécessite de préciser la notion de vue selon un point de vue. Si la vue correspond – en utilisant la terminologie de L Hjelmslev – à la manifestation d’une substance dans une forme (c’est-à-dire à la correspondance : substance®forme), on va être conduit à décrire une substance en termes de niveaux ou de strates. Cette analyse toute hjelmslevienne, va nous permettre, en la formulant en termes d’un sémiotique multi-points de vue, de proposer une interprétation – selon les substances – de la notion d’expression et de contenu. Cette interprétation distinguera la présence d’une temporalité à l’œuvre dans un cas et mise entre parenthèses dans l’autre cas.
Databáze: OpenAIRE