Le bureau des colonies et le savoir scientifique : articulation entre sciences et actions dans la construction d’un projet atlantique (1763-1767)
Autor: | Marion F. Godfroy-de Borms |
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Jazyk: | angličtina |
Rok vydání: | 2011 |
Předmět: | |
Zdroj: | Bulletin du Centre de Recherche du Château de Versailles (2011) Bulletin du Centre de Recherche du Château de Versailles (2006) |
Popis: | En 1763, le duc de Choiseul décide d’une colonisation blanche et rapide de la Guyane française dans une entreprise qui mobilise les grands acteurs de la France des années Choiseul. Cette éclatante revanche a un but : faire en quatre ans de la Guyane française l’exact contrepoint de la domination britannique au nord.Mais pour « former » cette colonie, le gouvernement constate son ignorance de cette France équinoxiale. La guerre ouvre un espace propice à l’accueil ou l’écoute de réflexions et de projets. Il sollicite alors diverses entités scientifiques (physiocrates, ingénieurs hydrographes, botanistes, académiciens) afin de mesurer le potentiel de l’espace continental américain de la « zone torride ».Le duc de Choiseul entend se renseigner sur le « local » dans une prise de renseignements qui s’articule selon plusieurs mouvements. Ces mouvements mettent en évidence d’une part le niveau des connaissances qui se font jour, et d’autre part la variété des intervenants scientifiques. L’entrée en scène de deux acteurs, l’intendant Chanvalon, directeur de l’Académie de sciences de Bordeaux, et le chevalier Turgot, gouverneur, associés libres de l’Académie des sciences, transforme le projet d’implantation en une colonie qui veut soutenir la comparaison avec le peuplement des treize colonies d’Amérique. Le savoir scientifique n’est plus une connaissance du local, mais devient une conception législative, politique, soumis à un contexte événementiel militaire. Ce faisant, la rupture de cette connaissance de terrain induit une impréparation relative quant à l’installation d’une expédition où se pressent 17 000 hommes, et explique, dans une certaine mesure, l’échec tragique d’un projet colonial des Lumières. In 1763 the Duke of Choiseul decided on rapid white settlement of French Guiana, in an enterprise that engaged the major players in France during the Choiseul years. This sensation however, had a purpose: to make French Guiana the exact counterpoint of British domination in the north in four years. But to “shape” the colony, the government found itself ignorant of this equinoctial France. The war opened a space conducive to welcoming or listening to ideas and projects. The government solicited diverse scientific bodies (physiocrats, hydrographers, botanists, academics) to evaluate the potential of the “torrid zone” of continental America.Thus the Duke de Choiseul intended to learn about the “local” gaining information organized around several activities. These activities highlight, on one hand, the level of knowledge that emerged, and on the other, the variety of scientific stakeholders. The emergence of two actors, the intendant Chanvalon, director of the Académie de Sciences in Bordeaux and the knight Turgot, governor and associate member of the Académie des Sciences, transformed the proposed project of setting up a colony that would stand comparison with the population of the thirteen colonies of America. Scientific knowledge was no longer a local knowledge but became a legislative political conception, subject to military context. In so doing, the rupture of this field knowledge induced a relative unpreparedness for installing an expedition of 17,0000 men, and explains, to some extent, the tragic failure of a colonial project of the Enlightenment. |
Databáze: | OpenAIRE |
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