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Dans les sociétés de plantations des Amériques, corps et esclavage ont toujours entretenu un lien étroit. Le corps des esclaves s’offrait à la vue, dans les champs ou les marchés où ils étaient vendus aux enchères. Il était parfois aussi leur carte d’identité, dans les annonces de fuite que leurs maîtres publiaient dans les journaux. Il était toujours symbole de sexualité, d’exotisme et de péché. Les questions de représentation du corps dans les sociétés d’esclavage offrent donc une source inépuisable de réflexion. Cet article examine le cas de la construction d’un mythe, celui du « plaçage » à la Nouvelle-Orléans. Au travers d’une réflexion historiographique, il étudie la construction du mythe, en recherche les origines, et se penche sur ce que révèlent ces questions de perception et de représentation du corps dans les sociétés d’esclavage. In plantation societies of the Americas, body and slavery have always been intricately linked. The slave’s body was always in full view, whether in the fields or at the auction block. It was sometimes the slave’s identity card, in the fugitive slave notices masters published in the newspapers. It was always a symbol of sexuality, exoticism, and sin. The question of the representation of the body in slave societies offers an unlimited source of discussion. The present article is a case study of the construction of a myth, that of plaçage in New Orleans. Through a historiographical discussion, it examines the construction of the myth, its origins, and analyses what the perception and representation of the body in slave societies reveal. En las sociedades de plantación de las Américas, cuerpo y esclavitud siempre han mantenido un estrecho lazo. El cuerpo de los esclavos estaba a la vista de todos, en los campos, en los mercados donde estaban vendidos en pública subasta. También podía ser su carné de identidad en los anuncios de fuga que los amos publicaban en los periódicos. Siempre era símbolo de sexualidad, de exotismo y de pecado. Los temas de representación del cuerpo en las sociedades esclavistas ofrecen pues una fuente inagotable de reflexiones. Este artículo contempla el caso de la construcción de un mito, el del « plaçage » en la Nueva Orleans. Mediante una reflexión historiográfica, se estudia la construcción del mito, buscando sus orígenes, y asomándose a preguntas de recepción y de representación del cuerpo en las sociedades esclavistas. |
