Une réhabilitation naturaliste de Machiavel

Autor: Jean-Pierre Cavaillé
Přispěvatelé: Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-École Nationale Supérieure de Formation de l'Enseignement Agricole de Toulouse-Auzeville (ENSFEA)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2014
Předmět:
Zdroj: Les Dossiers du Grihl
Les Dossiers du Grihl, Grihl / CRH-EHESS, 2014, Louis Machon, apologiste de Machiavel, 1, ⟨10.4000/dossiersgrihl.6153⟩
Les Dossiers du GRIHL, Vol 2016, Iss 1 (2014)
ISSN: 1958-9247
DOI: 10.4000/dossiersgrihl.6153⟩
Popis: International audience; The article attempts to summarize Machon’s theoretical approach – surprising, to say the least–, in his Apology of Machiavelli, the political writer undoubtedly the most decried of his time. Machon asserts that he wants to show the compatibility of the doctrineof Machiavelli with Christian piety and morality, but he strives to defend the"maxims" attributed to Machiavelli which are considered the most indefensible, the most transgressive for Christianity. Instead of challenging the letter and the spirit of these maxims assigned to Machiavelli by anti-Machiavellists, he reinserts first them in the works of Machiavelli, which he quotes extensively in Italian and then in French. The approach is, however, not philological but political; it aims at defending explicitly everything which is plainly and irremediably outrageous within the political theory ofMachiavelli.This defense is based on the notions of necessity and usefulness within the contextof a fundamentally naturalistic theory of reason of state, which is considered as universal; Machon’s feat, truly amazing, consists in the assertion that Christian writers, beginning with the Bible itself, obey to the iron rules of policy dictated by nature.; L’article tente de résumer la démarche intellectuelle de Machon, pour le moins étonnante, dans son Apologie de Machiavel, l’auteur politique sans aucun doute le plus décrié de son époque. Machon déclare vouloir montrer la compatibilité de la doctrine du secrétaire florentin avec la piété et la morale chrétiennes, mais il s’emploie à défendre les « maximes » attribuées à Machiavel qui sont jugées les plus indéfendables, les plus transgressives pour le christianisme. Au lieu de contester la lettre et l’esprit de ces maximes prêtées à Machiavel par l’antimachiavélisme, il les réinsère d’abord dans les œuvres de Machiavel, dont il cite de larges extraits en italien et en français. La démarche n’est cependant pas philologique mais est politique ; elle vise à défendre explicitement tout ce que la politique de Machiavel a de proprement et d’irrémédiablement scandaleux. Cette défense s’appuie sur les notions de nécessité et d’utilité, dans le cadre d’une théorie de la raison d’État foncièrement naturaliste, dont est affirmé le caractère universelle ; le tour et coup de force proprement sidérant de Machon consistant à affirmer que les auteurs chrétiens, à commencer par la bible elle-même, obéissent aux règles d’airain de la politique dictée par la nature.
Databáze: OpenAIRE