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En 2014, Marie-Pilar Ric, Éliane Sanz-Lecina et Claudine Garcia-Debanc présentaient un module de formation, s’appuyant sur la comparaison des langues, destiné aux professeurs des écoles stagiaires et soulignaient la difficulté à modifier la « conception de l’enseignement de la langue », très stéréotypée, chez les futurs enseignants. Nous avons fait le même constat et proposons un autre chemin pour faire adopter aux enseignants du premier degré une posture métalinguistique, que nous considérons avec Marie-Laure Elalouf, Claudie Péret et Patrice Gourdet (2016) comme un préalable. On sait depuis André Chervel (1997 et 2006) que la grammaire scolaire est un objet construit par l’école ; pourtant, les sciences du langage ont proposé, au cours du XXe siècle, de nouvelles théories plus logiques pour rendre compte du fonctionnement de la langue. C’est pourquoi de nombreux didacticiens, à la suite de l’appel de la revue Pratiques (numéro spécial, 1980) il y a trente-cinq ans, réclament une recomposition, voire une « reconfiguration didactique » de l’étude de la langue, comme le rappelle Claude Vargas (2014). Il est difficile de sensibiliser les futurs enseignants à des théories linguistiques éloignées de leurs représentations, et plus encore de leur en montrer l’intérêt et la pertinence (Dupuy, 2007). Pour ces raisons, il nous a semblé judicieux d’associer, à titre expérimental, trois jeunes enseignants en formation à notre recherche qui vise à montrer qu’il est possible de transposer (Chevallard, 1985) dans l’enseignement du premier degré des théories linguistiques réputées difficiles, comme la théorie des opérations énonciatives d’Antoine Culioli. En testant dans leur classe des outils forgés au cours de notre recherche de doctorat, les jeunes enseignants s’approprient mieux les concepts que si l’on tentait de leur expliquer la théorie, ce qui est vérifié par des entretiens et des questionnaires menés ces trois dernières années auprès d’enseignants titulaires et formés autrement. Cette démarche est inspirée de celle proposée par Sylvie Cèbe et Roland Goigoux pour la conception d’artéfacts didactiques (2007). In 2014, Maria Pilar Ric, Eliane Sanz-Lecina and Claudine Garcia-Debanc had a training module, based on the comparison of languages, designed for trainee teachers and emphasized the difficulty in changing the design of the teaching the language, very stereotypical, among future teachers. We made the same observation and propose another way to pass the primary school teachers metalinguistic posture, which we consider to Marie-Laure Elalouf, Claudie Péret and Patrice Gourdet (2016) as a prerequisite. It has been known since Chervel (1997 and 2006) that the grammar school is an object built by the school; Yet the language sciences, in the twentieth century, proposed new more logical theories to account for the functioning of the language. This is why many educationalists, following the call of the “Pratiques” Review (special issue, 1979) there are thirty-five, calling for a reorganization or a "didactic reconfiguration" of the study of language as recalled Vargas (2014). It is difficult to educate future teachers to remote linguistic theories of their performances. For these reasons, it seemed appropriate to involve us, as an experiment, three young teachers in training our research to show that it is possible to transpose (Chevallard, 1985) in primary education theories language deemed difficult, as the theory of enunciative operations (Antoine Culioli). By testing tools in their classrooms forged during our doctoral research, young teachers take ownership of the concepts better than if we tried to explain the theory, which is verified by interviews and questionnaires conducted three recent years with teachers holders and trained otherwise. This approach is based on that proposed by Cèbe & Goigoux to design didactic artifacts (2007). |