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Situé à plus de soixante kilomètres vers le large, l’archipel de la Galite a une superficie de quelque 800 ha seulement et est, aujourd’hui non habité ; les seules présences humaines sont principalement en rapport avec une activité de contrôle et de surveillance. Mais il occupe, comme d’autres îles de la façade nord de la Tunisie, une place importante dans le paysage naturel. Ceci est dû à sa position isolée ainsi qu’au caractère découpé de ses rivages, ses altitudes qui dépassent localement 300 m et ses versants souvent escarpés. C’est aussi un archipel qui se distingue par sa géologie puisqu’il constitue le seul espace tunisien à accorder une place importante aux affleurements de roches éruptives. Les héritages quaternaires sont relativement peu variés et surtout limités en extension mais encore inconnus ou peu étudiés. Nos premières investigations montrent qu’ils ne manquent pas de spécificités et qu’ils peuvent être propices à une étude significative pour la compréhension de l’évolution des paysages et la reconstitution des paléomilieux, notamment pour le Quaternaire supérieur. Des éléments intéressants ont été déjà relevés au sujet des variations du niveau marin et de l’activité éolienne depuis le dernier interglaciaire permettant de compléter ou de nuancer des résultats obtenus par les travaux effectués sur les rivages du continent. Non moins important est le fait que cet archipel ait connu une présence humaine continue à différentes époques, depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne et contemporaine. Bien des traces constituent, outre leur valeur patrimoniale, des repères et indicateurs intéressants pour l’étude de la dynamique du milieu et sa perception par l’homme au fil du temps. Tout cela a favorisé une variété paysagère indéniable et une dynamique morphologique intéressante avec souvent un chevauchement de l’activité d’agents variés dans des espaces exiguës et contigus. Ce qui nécessite parfois une lecture spécifique des coupes où s’imbriquent souvent des dépôts de faciès, de nature et d’origine variées. Le caractère ouvert du rivage sur la mer ainsi que l’importance des pentes ont, de leur côté, favorisé une dynamique pouvant être à l’origine de différents risques. Enfin, le fait que l’archipel ait été occupé à différentes époques et qu’il soit resté, par la suite, en dehors d’une intervention humaine directe sur de longues périodes donne l’occasion de mieux apprécier la place des facteurs naturels dans certaines dynamiques ainsi que les perturbations qui peuvent résulter de la présence de l’homme mais aussi de son absence et de son abandon des lieux d’habitation et des formes d’aménagement qu’il voulait adaptées aux contraintes du milieu. Located more than 60 kilometers from the continent, the archipelago of La Galite covers an area of only 800 ha. Today, it is uninhabited and the few human settlements that can be identified are mainly related to a control and monitoring activity. However, this archipelago occupies, like the other islands of the northern facade of Tunisia, an important place in the natural landscape. This is mainly due to its isolated position, the irregular shape of its shoreline, its altitudes that exceed locally 300 m and its slopes frequently very steep. This archipelago is also distinguished by its geology. It is the only Tunisian location where outcrops of eruptive rocks occupy an important place. Quaternary forms and deposits are relatively little varied, often limited in extension and still unknown or not well studied. However, our first investigations show that they do not lack specificities and can be of significant value for the understanding of the evolution of the landscapes and the reconstitution of the paleomilieus, in particular for the Upper Quaternary. Interesting elements have already been noted concerning the variations in sea level and wind activity since the last interglacial period. These elements permit to complete and nuance the results obtained by the works carried out on the shores of the continent. No less important is the fact that this archipelago has known a continuous human presence at different epochs, from ancient to modern and contemporary. In addition to their heritage value, many traces constitute interesting markers and indicators for the study of the dynamics of the environment and its perception by human societies over time. All of the above has favored an undeniable landscape variety and interesting morphological dynamics with often an overlap of the activity of various agents in small and contiguous spaces. This has sometimes necessitated a specific reading of the sections in which deposits of various characteristics, nature and origin are intertwined. On the other hand, the openness of the shoreline on the sea as well as the importance of the slopes are at the origin of dynamics that could cause various natural hazards. Finally, the fact that the archipelago has been occupied at different times and that it has remained outside of a direct human intervention for long periods gives an opportunity to better appreciate the place of natural factors in certain recent dynamics. This also allows for an evaluation of the impact of the disturbances that can result from the human presence but also from the abandonment of the area and the managements which were designed to be adapted or to cope with the constraints of his environment. |