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Sophie de Ségur publie entre 1855 et 1871 nombre de romans qui interpellent la notion d’horizons. Cet article explore le contexte qui délimite la création des romans eux‑mêmes, ainsi que les différentes perspectives offertes à travers les récits des jeunes protagonistes. Plus précisément, Les Malheurs de Sophie (1858), Les Petites filles modèles (1858), Les Vacances (1859) et L’Auberge de l’Ange-Gardien (1863) mettent en relief les différentes manières dont les personnages interprètent leur horizon et interagissent avec lui. Ces différences sont largement redevables à des structures normatives qui s’imposent selon une binarité de genre et une hiérarchie sociale, promues par ce genre littéraire. Notre lecture des romans valorise les descriptions de l’espace géographique, de l’exploration et des voyages, du risque et du mythe de l’Autre, dans le but d’interroger la nature de l’utopie féminine qu’on infère souvent à partir de l’œuvre ségurienne. Un roman réaliste, Nouveaux contes de fées (Ségur, 1857), sera également mentionné pour son interprétation fantastique des mêmes thèmes. Notre analyse démontrera que l’œuvre ségurienne contribue à renforcer les mêmes structures oppressives qui affectent son écriture. Sophie de Ségur, a nineteenth century children’s author publishing between 1855–1871 published a number of texts that engage with the idea of horizons. This paper explores how the writer’s social context impacted the creation of the texts themselves, and considers the different perspectives offered through the stories of the young protagonists. Specifically, Les Malheurs de Sophie (1858), Les Petites filles modèles (1858), Les Vacances (1859) and L’Auberge de l’Ange-Gardien (1863) reveal significant differences in the way characters interpret and interact with their respective horizons. These differences largely stem from societal expectations of men and women, as filtered through children’s literature. Such fictions often sought to reaffirm gender binaries, social class structures, and other normative hierarchies. Our reading of the texts prioritizes descriptions of physical space, exploration and travel, risk, and the myth of the Other, in order to interrogate the nature of the feminine “utopia” that is commonly inferred from Ségur’s oeuvre. The author’s first fictional text, a collection of fairy tales (Nouveaux contes de fées, 1857) will also be explored for its fantastical interpretations of the same themes. Our analysis will find that, ultimately, Ségur’s novels serve to reinforce the same social structures that her writing struggles against. |