La farce verbale quechua. Une ethnographe en pays burlesque et érotique

Autor: Camille Riverti
Přispěvatelé: Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux - sciences sociales, politique, santé (IRIS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Sorbonne Paris Cité (USPC)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-PSL Research University (PSL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Sorbonne Paris Nord, École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Sorbonne Paris Nord
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Sociétés Plurielles
Sociétés Plurielles, Presses de l’INALCO, 2019
ISSN: 2557-9959
Popis: La these s’attache a esquisser les contours de la farce verbale quechua, telle qu’elle est pratiquee dans les Andes centrales du Perou, par les membres de la communaute de San Juan de Dios. De prime abord, l’objet semble extremement classique. Dialogue rituel explorant l’alliance burlesque, il correspond au concept anthropologique de « parente a plaisanterie ». Mais la facon dont nous l’abordons est inedite. Cible de l’humour verbal erotique, nous avons activement participe aux farces. Forts de cette position interactionnelle, nous avons mis en place les outils de l’anthropologie linguistique en enregistrant in situ, en transcrivant et en interpretant les textes avec nos collaborateurs. La these propose ainsi une lecture nouvelle de la « parente a plaisanterie » a partir d’une position interne au phenomene pretant une oreille attentive a ce qui est dit et a la facon dont c’est dit. Dans cette perspective, la farce quechua offre un materiau fecond a l’etude des rapports entre les sexes et ce, tant a l’echelle de la participation, des metadiscours que de l’interaction. De part leur cadre participationnel, les performances rendent compte d’un regime d’affinite par defaut dans lequel est compris l’etranger (en l’occurrence, l’ethnographe). C’est pourquoi les farces se trouvent au cœur d’une polemique metalinguistique brulante interrogeant le rapport entre la parole erotique et l’action sexuelle. Soupconnees d’etre sexuellement performatives, les farces constituent - c’est notre these - des parodies de routines verbales d’alliance. Transformant en meme temps que reproduisant, elles sont a meme de montrer la facon differenciee dont les hommes et les femmes travaillent le rapport a l’autre sexe sur le plan humoristique. En somme, la farce, theâtre heterotopique de la difference sexuelle, ouvre un espace reflexif au sein duquel la societe joue, par le biais de personnages et du miroir de l’etranger, a s’imiter, a se detourner, a se regarder et a reflechir sur elle-meme.
Databáze: OpenAIRE