Popis: |
Le présent article part du constat de la persistance des problèmes environnementaux et de changements globaux transformant et mettant sous contraintes les interdépendances socio-écologiques. En parallèle, un paradoxe est souligné : alors que la gouvernance de l’eau gagne en spécialisation et expertise, les règles individuellement « bien » formulées aboutissent ensemble à des dysfonctionnements de la gouvernance. Pour expliquer ce constat et ce paradoxe, la thèse du piège à complexité institutionnelle est proposée. À cause d’une disjonction entre l’organisation de la gouvernance des usages de l’eau et la structure des interdépendances écologiques liées à la ressource, des incohérences imprévues entre institutions se multiplient et limitent, ex ante, la capacité de coordination efficace de la gouvernance de l’eau. Trois analyses empiriques sur l’évolution de la gouvernance de l’eau, sur le temps long, dans différents sous-secteurs et pays européens, sont articulées pour tester la thèse défendue et ses différents mécanismes explicatifs. Environmental degradations and global changes persist over the years, transforming and stressing social-ecological interdependencies. From this observation, we underline the following paradox: while expertise and specialization develop in water governance, the individually “well” drawn-up rules result together in governance malfunctioning. To explain this observation and paradox, we argue the Institutional Complexity Trap thesis. Because the organization of the water uses governance is disconnecting from the structure of the ecological interdependencies, unexpected incoherencies among institutions multiply and limit ex-ante the ability to coordinate efficiently. Three empirical analyses addressing the evolution of water governance in the long run, focusing on different sub-sectors and countries, are combined to confront the Institutional Complexity Trap thesis and its explanatory mechanisms. |