Le « nez tranché », itinéraire d’un motif exemplaire d’Ésope au Zifar

Autor: Sophie Coussemacker
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2013
Předmět:
Zdroj: E-Spania, Iss 15 (2013)
E-Spania, Vol 15 (2013)
Popis: L’un des six exempla antiques du Zifar a connu un grand succès pendant tout le Moyen Âge, et notamment dans la Péninsule Ibérique où l’on en recense une dizaine de versions : c’est celui du père (exceptionnellement de la mère) châtié(e) par son fils qui lui reproche de l’avoir éduqué de façon trop laxiste (aussi connu comme l’ex. du fils de ‘Lucrèce’). L’étude de l’itinéraire de l’exemplum depuis ses lointaines origines, une fable ésopique, laisse apparaître l’existence de deux familles de textes, l’une remontant à la source d’autorité du Pseudo-Boèce, diffusé surtout dans la version de Jean de Galles, notamment en Espagne, et l’autre qui remonte à un remaniement de l’histoire par Étienne de Bourbon. Dans ce schéma, la version du Zifar dénote considérablement ; d’abord par sa violence exceptionnelle, ensuite parce qu’elle n’appartient à aucune « école » en particulier et construit un récit distinct, et enfin et surtout parce qu’elle quitte en partie le domaine de la leçon morale pour s’enrichir de considérations politiques contemporaines à l’usage d’un lecteur de la cour d’Alphonse XI.Uno de los seis ejemplos antiguos del Zifar conoció un gran éxito durante toda la Edad Media, particularmente en la Península ibérica, donde se conocen una decena de versiones : el ejemplo del padre (raras veces, de la madre) castigado/a por su hijo que le reprocha su educación demasiado laxista (también conocido como el ejemplo del hijo de Lucrecia). El análisis del itinerario del exemplum, desde sus remotos orígenes (una fábula esopica) revela la existencia de dos familias de textos, una que se origina en la fuente de autoridad del Seudo-Boecio, difundido en España sobre todo en la versión de Juan de Galles, y la otra que proviene de un retoque de la historia por Étienne de Bourbon. En este esquema, la versión del Zifar difiere mucho ; en primer término por su violencia, después porque ella no pertenece a una « escuela » particular, y construye un relato distinto, y en fin, sobre todo porque ella se aleja de la lección moral para enriquecerse de consideraciones políticas contemporáneas, útiles para un lector de la corte de Alfonso XI.
Databáze: OpenAIRE