Les Mystères de Paris et la mondialisation d'un genre 'populaire' ? Lecteurs de 'mystères' en France, en Grèce et en Grande-Bretagne au XIXe siècle

Autor: Filippos Katsanos
Přispěvatelé: Représenter, Inventer la Réalité, du Romantisme au XXIe siècle (RIRRA 21), Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM), University of Patras [Patras]
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2017
Předmět:
Zdroj: The Historical Review
The Historical Review, 2017, 14, pp.31-50
The Historical Review, 2018, 14, pp.31. ⟨10.12681/hr.16273⟩
The Historical Review/La Revue Historique; Τόμ. 14 (2017); 31-50
The Historical Review/La Revue Historique; Vol. 14 (2017); 31-50
The Historical Review, Section of Neohellenic Research of the Institute of Historical Research of the National Hellenic Research Foundation, 2018, 14, pp.31. ⟨10.12681/hr.16273⟩
ISSN: 1790-3572
1791-7603
DOI: 10.12681/hr.16273⟩
Popis: International audience; Cet article interroge une notion fréquemment utilisée dans la critique universitaire : celle de « roman populaire ». Le phénomène de mode littéraire inauguré par la publication des Mystères de Paris, a souvent été analysé en ayant recours à cette notion qui, dans la majorité des cas, se rapporte davantage à une poétique textuelle particulière qu’à une réalité sociale : les innombrables « mystères » écrits en imitation de ceux de Sue seraient « populaires » parce qu’ils appartiendraient à la « paralittérature », cet ensemble d’œuvres considéré comme ayant une moindre valeur esthétique et dont les auteurs auraient abandonné la quête d’originalité en choisissant une écriture fondée sur la reprise et le remaniement de divers clichés narratifs. Or par une étude approfondie des supports de publication en France, en Grèce et en Grande-Bretagne, cet article interroge la « popularité » des mystères au sens strictement sociologique du terme. Il montre qu’en tant que mode littéraire pérenne et mondiale, les mystères ne peuvent en aucun cas être étudiés à partir d’une hypothèse sociologique unique. Ni proprement « bourgeois » ni « populaires », ils épousent les évolutions complexes des contextes socio-culturels des différents pays en s’adaptant avec souplesse à leurs spécificités ainsi qu’aux diverses situations de communication. Plus spécifiquement, l’article montre qu’en Grande-Bretagne la mode des mystères est relativement brève (elle commence à s’essouffler dès les années 1860) et qu’elle constitue un phénomène essentiellement populaire puisque véhiculé presque exclusivement par un imprimé bon marché. En France comme en Grèce, la situation est cependant plus complexe, en partie à cause de la pérennité de la mode, encore active au début du XXe siècle. Si les premiers supports des mystères pointent vers un lectorat bourgeois, à partir des années 1860 en France et 1890 en Grèce, suivant les évolutions du prix de l’imprimé, les réalités évoluent : les mystères se démocratisent et se retrouvent sur des supports désormais accessibles à l’achat par les classes populaires.
Databáze: OpenAIRE