La racine consonantique : évidence dans deux langages secrets en berbère tachelhit

Autor: Philippe Ségéral, Mohamed Lahrouchi
Přispěvatelé: Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Laboratoire de Linguistique Formelle (LLF UMR7110), Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)- Université Paris Lumières, Académie de Créteil, Campus Condorcet (UPLUM), Université Paris Lumières (UPL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2012
Předmět:
Zdroj: Recherches linguistiques de Vincennes
Recherches linguistiques de Vincennes, Presses Universitaires de Vincennes, 2010, 39, pp.11-30. ⟨10.4000/rlv.1822⟩
Recherches linguistiques de Vincennes, Presses Universitaires de Vincennes, 2011, 39, pp.11-30
ISSN: 0986-6124
1958-9239
Popis: Dans cet article, nous argumentons en faveur d’une morphologie à base de racine et gabarit (« Root-and-Template »). Nous montrons que ces deux objets sont les unités de base manipulées dans deux langages secrets de femmes, taqjmit et tagnawt. Les locutrices sont capables d’isoler dans les formes-source tachelhit des suites consonantiques de niveau exclusivement radical, et les transforment ensuite par diverses opérations de déguisement. Dans les deux langages secrets, la racine apparaît comme fondamentalement trilitère ; l’épenthèse (en tagnawt) et la reconversion du matériel affixal en consonnes radicales (en taqjmit) permettent aux racines déficitaires bi- et monoconsonantiques héritées des formes tachelhit d’atteindre cette trilitéralité obligatoire. Quant aux gabarits, ils sont fixes, au nombre de deux, incluant des sites morphologiques prédéfinis, qui déterminent le type d’opérations observées dans les formes déguisées (gémination, réduplication, affixation, etc.). Deux contraintes particulières sont, par ailleurs, définies : répétition stricte en taqjmit et satisfaction du gabarit en entier en tagnawt. Ces contraintes permettent d’expliquer certaines différences formelles entre les deux langages, celles liées en particulier à la taille des formes (régulière en tagnawt mais variable en taqjmit) et au comportement de certaines formations quadriconsonantiques (substitution en tagnawt d’un schwa à une voyelle périphérique). This article offers supporting evidence for the Root-and-Template model of morphology. It is argued that the consonantal root and the template are the basic morphological units handled in Tagnawt and Taqjmit (two secret languages used by women in Tashlhiyt Berber). Speakers are able to extract from Tashlhiyt forms only root consonants, and then disguise them by means of various morphological operations. In both languages, the root appears as fundamentally triliteral ; bi- and monoconsonantals resorting to epenthesis (in Tagnawt) or incorporating affixes as root consonants (in Taqjmit) in order to achieve the required triliterality. As for templates, each of these secret languages displays a fixed-shape template over which certain morphological operations are realized, including gemination, reduplication and affixation. In addition, two major constraints are set, namely strict repetition in Taqjmit and template satisfaction in Tagnawt. These constraints prove necessary in explaining the size variations in Taqjmit forms, as well as the behaviour of certain quadriconsonantal forms in Tagnawt, where the medial vowel a is replaced with schwa [ə].
Databáze: OpenAIRE