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À partir de données ethnographiques récoltées spécifiquement dans l’ensemble des communautés mbya-guarani du Brésil, d’informations historiques, de la mythologie et d’une analyse de la mobilité guarani, l’objectif de cet article est de montrer comment les mythes peuvent justifier et orienter les pratiques sociales et individuelles. J’entends démontrer que la figure Kesuita ou Nhanderu Mirim peut être vue comme une forme de réappropriation par les Guarani de leur histoire, fortement marquée par la violence du processus colonial et qu’elle constitue une synthèse entre le héros mythique Kuaray et les prêtres jésuites des Missions. À partir d’une analyse contextuelle, le concept de Yvy dju, la « Terre sacrée », également nommée Yvy mara ey ou la « Terre sans mal », un paradis située de l’autre côté de l’océan Atlantique, ainsi comme le discours sur la tradition, constituent un corpus de notions issues de la mythologie guarani et une théorie autochtone du contact. Based on ethnographic data collected specifically among mbya-guarani communities in Brazil, with historical and mythological information, and an analysis of the mobility of the Guarani, the goal of this paper is to show how myths can justify and guide social and individual practices. I show that the figure of the Kesuita or Nhanderu Mirim can be seen as a way of reappropriation by the Guarani of their history, much marked by the violent process of colonization, and that it constitutes a synthesis of the mythical hero Kuaray and the Jesuit priests of the Missions. From the point of view of a contextual analysis, the concept of Yvy dju, or “Sacred Land”, also called Yvy mara ey, or “Land with No Evil”, a paradise situated across the Atlantic Ocean, as well as the discourse on a tradition, they constitute a corpus of notions originating from the guarani mythology and from an autochthonous theory of contact. |