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La langue minoritaire pâtit généralement de son état de langue en danger et de son manque de légitimité par rapport à une langue dominante, d'où une tendance à s'appuyer sur ce que l'on appelle communément la culture. C'est à partir d'une approche sociolinguistique que nous abordons à partir de terrains russe (avec le tatar), français (langues régionales dont notamment l'occitan), et, secondairement, espagnol (avec l'asturien), la place de la culture propre dans la sensibilisation à la langue minoritaire.Un rappel est fait aux contextes dans lesquels s'inscrit la culture propre dans l'enseignement des langues minoritaires, dans ces pays très différents, l'un, la France, unitaire, et l'autre, la Russie, fédéral, le modèle espagnol étant proche de ce dernier à cet égard. La Russie présente certes un très grand nombre de cas et de configurations. Quoiqu'avec ces écarts, dans ces trois contextes, le lien langue minoritaire - culture nous y a paru assez prégnant pour être retenu comme dénominateur commun et porteur de sens. Le tatar au Tatarstan, cas des plus structurés, est retenu pour la Russie. En France, la configuration générale de l'enseignement des « langues et cultures régionales », ou « langues régionales », affirme un lien entre la langue et la culture, et aussi le patrimoine. La Russie et l'Espagne intègrent moins explicitement la culture, ou par exemple à travers une mise en exergue de la littérature. Dans le cas asturien, langue et culture ont été dissociées dans l'enseignement en deux options séparées, la « culture asturienne » contenant des aspects linguistiques (tradition orale, lexique rural, ...).L'application dans l'enseignement d'un triangle fonctionnel à la relation entre la langue minoritaire et sa culture se traduit par un socle plus ou moins élargi de la base du triangle, avec, à ses deux angles, le couple groupe/territoire et la dynamique identitaire par rapport à la langue minoritaire (+ enseignement), située à son sommet. Plus la langue minoritaire sera autonome (usage, statut et standardisation effective), et plus la base du triangle sera étroite. La langue aura alors moins besoin de s'appuyer sur la culture pour son enseignement, d'autant plus si elle est standardisée. Avec cela, la proposition « aracilienne » (Aracil 1979), la standardisation gagnera, pour renforcer le lien dans l'enseignement entre la langue minoritaire et le groupe concerné, à intégrer la variation dialectale, elle-même porteuse de culture propre. The minority language generally suffers from its status as an endangered language and its lack of legitimacy in relation to a dominant language, hence the tendency to rely on what is commonly called culture. Using a sociolinguistic approach, we examine the role of culture in raising awareness of a minority language in Russian (with Tatar), French (regional languages, including Occitan) and, secondarily, Spanish (with Asturian).A reminder is given of the contexts in which the specific culture is part of teaching of minority languages in these very different countries, one of which is France, which is unitary, and the other, Russia, which is federal, the Spanish model being close to the latter in this respect. Russia certainly presents a very large number of cases and configurations. However, in all three contexts, the minority language-culture link seemed to us to be sufficiently significant to be retained as a common denominator and to carry meaning. The Tatar language in Tatarstan, as one of the most structured cases, is retained for Russia. In France, the general configuration of the teaching of 'regional languages and cultures', or 'regional languages', affirms a link between language and culture, and also heritage. Russia and Spain integrate culture less explicitly, or for example through an emphasis on literature. In the Asturian case, language and culture have been separated in the teaching into two separate options, with 'Asturian culture' containing linguistic aspects (oral tradition, rural lexicon, etc.).The application in teaching of a functional triangle to the relationship between the minority language and its culture results in a more or less enlarged base of the triangle, with, at its two corners, the couple group/territory and the identity dynamics in relation to the minority language (+ teaching), located at its apex. The more autonomous the minority language is (use, status and effective standardisation), the narrower the base of the triangle will be. The language will then have less need to rely on culture for its teaching, especially if it is standardised. With this, the 'Aracilian' proposal (Aracil 1979), standardisation will gain, in order to strengthen the link in teaching between the minority language and the group concerned, by integrating dialectal variation, itself a carrier of its own culture. |