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À partir d’une immersion de deux ans dans une parqueterie du Sud-Ouest de la France, Véronique Moulinié analyse la notion d’accident du travail telle que ses collègues d’alors l’élaboraient. En effet, s’ils ne remettaient jamais en question l’application de la définition juridique, ils en façonnaient une autre, qui n’avait de sens et d’effets qu’à l’intérieur des murs de l’usine, dans l’entre-soi du travail ouvrier. C’est à expliciter ce sens et ces effets que l’auteur s’attache dans cet article, montrant le rôle essentiel du groupe dans le maniement de cette notion et son attribution qui vaut consécration. Mais, analyser cette élaboration symbolique et ses acteurs suppose inévitablement de réfléchir sur les relations de pouvoir et d’autorité spécifiques à cette entreprise qui, à bien des égards, pouvaient être qualifiées de domestiques. Workers’ tracks and domestic power: related to occupation injury. After a two-year immersion in a public prosecutor’s office in southwestern France, Véronique Moulinié analyzed the notion of workplace accidents as her colleagues then developed it. Indeed, if they never questioned the application of the legal definition, they shaped another one, which had meaning and effects only within the walls of the factory, in the midst of the workers’ work. It is to clarify this meaning and these effects that the author focuses in this article, showing the essential role of the group in the handling of this notion and its attribution which is worth consecration. But analysing this symbolic elaboration and its actors inevitably implies reflecting on the relationships of power and authority specific to this enterprise which, in many respects, could be qualified as domestic. |
