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La question de la répartition des richesses est l'une des questions les plus revisitées dans le monde du développement. Sur le long terme, comment a-t-elle évolué ? Au XIXe siècle, Marx soutenait que la dynamique de l'accumulation du capital privé conduisait à une forte concentration de la richesse et du pouvoir entre les mains d'une minorité. Quels rôles les soi-disant forces d'équilibrage de la croissance, de la concurrence et du progrès technique jouent-elles réellement dans la réduction des inégalités ? L'approche théorique classique définit une corrélation positive entre l'inégalité et la croissance (Stiglitz, 1969) en se basant sur l'hypothèse selon laquelle le taux d'épargne est plus élevé pour les riches que pour les pauvres. Ainsi, les inégalités croissantes augmentent l'épargne, l'investissement et favorisent la croissance économique. Sur le plan empirique Stiglitz (2012) et Piketty (2014) ont fait le plus pour apporter un nouvel éclairage sur le lien entre croissance et équité. Une étude du FMI a relevé qu’« une inégalité nette plus faible est fortement corrélée à une croissance plus rapide et plus durable » (Ostry et al., 2014). Cette étude examine les liens complexes entre la croissance économique et les inégalités, la causalité allant dans les deux sens. À l'aide d'un ensemble de données de panel sur les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord entre 1990 et 2020, nous étudions la relation entre la croissance économique et les inégalités ainsi que sa liaison avec d'autres variables telles que le capital humain et l'investissement. Après avoir exécuté des tests de stationnarité et des tests de cointégration, l'étude utilise un cadre de panel dynamique pour établir la relation entre ces variables. |