Constructivismes en études ethniques au Québec

Autor: Sylvie Genest
Jazyk: francouzština
Předmět:
Popis: Dans le domaine de la recherche sur l’ethnicité, la notoriété de Fredrik Barth n’est plus à faire. La reconnaissance qu’on lui témoigne à travers le monde depuis une cinquantaine d’années paraît inaltérable. Elle ne porte toutefois que sur quelques aspects très ciblés de son travail qui s’est finalement cristallisé autour de la notion de frontières (1969). Il est probable qu’une perspective aussi étroite ait contribué non seulement à une réduction de la pensée de Barth, mais aussi à la perte d’une certaine densité de la pensée constructiviste dans l’étude de l’ethnicité. Ma proposition consiste à montrer que la métaphore des frontières est un outil puissant indispensable à la modélisation des systèmes ouverts. Cette démonstration me permet deux choses : d’abord, de fournir quelques arguments à l’appui de mon hypothèse de l’engagement de Barth dans un constructivisme respectueux de tous les préceptes de la démarche systémique ; et de convaincre ensuite le lecteur de l’importance pour les études ethniques de fonder sur de meilleures assises la construction des connaissances qu’elles diffusent au sujet des différences humaines. La démarche dans son ensemble peut être considérée comme un plaidoyer pour une meilleure épistémologie des études ethniques, notamment dans le riche contexte des études ethniques à Montréal et au Québec.
For the past 50 years, Fredrik Barth’s research on ethnicity has earned him an enduring reputation worldwide. However, a relatively limited selection of his work has been recognized, with his concept of boundaries receiving most of the attention (1969). This narrow perspective not only falls short in representing the full breadth of Barth’s overall contributions, but it also underplays the relevance of constructivist thought to the study of ethnicity. My objective in this paper is to show that the boundaries metaphor is a powerful and indispensable tool for modeling open systems. In order to accomplish this, I will touch on two main points : first, I will provide some arguments to support my hypothesis that Barth’s commitment to constructivism is fully in line with the tenets of the systemic approach ; and, second, I will attempt to convince the reader of the importance that ethnic studies begin looking for more suitable epistemological foundations for studying human difference. In a way, this paper could be considered a plea for a better epistemology in ethnic studies, especially in the rich context of ethnic studies in Montréal and in Québec.
En el campo de investigación sobre la etnicidad, la notoriedad de Fredrik Barth es bien conocida. El reconocimiento que se le otorga a nivel mundial desde hace unos cincuenta años parece imperecedero. Sin embargo, dicho reconocimiento sólo concierne algunos aspectos bien delimitados de su trabajo que cristalizo en torno de la noción de fronteras (1969). Es probable que una perspectiva tan estrecha haya contribuido no solamente a reducir el pensamiento de Barth, sino también la dilución de la densidad del paradigma constructivista en el estudio de la etnicidad. Mi propósito consiste en demostrar que la metáfora de frontera es una potente herramienta indispensable en la modelización de sistemas abiertos. Esta demostración me permite dos cosas : por principio avanzar argumentos para apoyar mi hipótesis de la participación de Barth en un constructivismo respetuoso de todos los preceptos del planteamiento sistémico ; y en seguida, convencer al lector de la importancia para los estudios étnicos de basar sobre cimientos más sólidos la construcción de conocimientos que dichos estudios difunden sobre las diferencias humanas. La perspectiva en su conjunto puede ser considerada como un argumento en favor de una mejor epistemología de los estudios étnicos, sobretodo en el floreciente contexto de estudios étnicos en Montreal y en la provincia de Quebec.
Databáze: OpenAIRE