'There she was, looking at me with those eyes of her': l’animal mis en regard dans le théâtre d’Edward Albee
Autor: | Valentine Vasak |
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Rok vydání: | 2016 |
Předmět: |
Jacques Derrida
media_common.quotation_subject Edward Albee lcsh:PR1-9680 bestiality comédie de mœurs The Zoo Story autoscopie A. R. Gurney animal tragedy General Materials Science comedy of manners contemporary American theater media_common lcsh:American literature The Goat Art lcsh:English literature hypotyposis zoophily A Delicate Balance théâtre américain contemporain zoophilie tragédie Ethnology autoscopy Humanities bestialité hypotypose lcsh:PS1-3576 |
Zdroj: | Sillages Critiques, Vol 20 (2016) |
ISSN: | 1969-6302 1272-3819 |
DOI: | 10.4000/sillagescritiques.4452 |
Popis: | De l’animal (ou animot, pour reprendre la terminologie derridienne) ne subsistent sur la scène d’Edward Albee que des traces : les yeux rougeoyants du chien habitent le monologue de The Zoo Story, les effluves musqués de la chèvre imprègnent les vêtements des protagonistes de The Goat. Sur le plateau, le personnage masculin ne cesse de rejouer, par le monologue, de brûlants échanges de regards avec l’animal. Pourtant, au théâtre, lieu de la monstration s’il en est, il n’est jamais permis au spectateur de le voir ni d’être vu de lui. C’est précisément ce paradoxe qui fondera mon étude : cette dramatisation de la « mise en regard » par le discours d’un autre qui se dérobe à la vue sera l’occasion d’interroger la conception lévinassienne d’un animal privé de visage, notamment à travers la critique que formule Jacques Derrida, pour qui au contraire « L'animal nous regarde et nous sommes nus devant lui. ». Ces confrontations reléguées hors la scène et narrées par des personnages en quête de virilité permettent alors d’interroger les frontières entre les espèces et entre les genres (masculin/féminin mais aussi tragédie/comédie). Et quand enfin la chèvre féminisée dans le discours surgit, c’est sous la forme d’une dépouille déjà sacrifiée, reléguant le chant du bouc de la tragédie à une irréductible antériorité. In the plays of Edward Albee, the animal – or as Jacques Derrida would say, the animot – can only be approached indirectly: in The Zoo Story, Jerry is haunted by the glaring eyes of a dog and a whiff of bestiality pervades the stage of The Goat. In their monologues, male characters keep reenacting their visual encounters with animals. Yet, although theater is etymologically bound up with the act of seeing, the audience hardly ever sets eye on non-human species. This paper seeks to investigate this paradoxical dramatization through speech of animals lurking offstage. I will therefore question Emmanuel Lévinas’ claim that animals cannot partake in face to face encounters, dwelling on the ethical consequences of Derrida’s postulate that “The animal looks at us and we are naked before it”. In the plays under study, these encounters, be they confrontational or lustful, enable the male characters to assert their predatory masculinity by “catching sight” of these figures of the other. Indeed, as the often feminized beasts remain offstage, or are even sacrificed in a gruesome reenactment of the tragic goat song, the audience is led to question the boundaries between species, speeches, gender and genre. |
Databáze: | OpenAIRE |
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